Albin et Zélie – Yannick MARCHAT

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Par Yannick MARCHAT
Genre : Bande-dessinée, aventure
Chez La Boîte à bulles
Collection « contre-jour« 

173 pages – 15€

Résumé : Albin n’a pas seulement hérité d’’un physique voyant, il est aussi très timide et peu en réussite tant sur le plan social qu’affectif. Solitaire et réservé, il a passé la trentaine et vit avec un poisson rouge doué d’amusantes facultés littéraires. C’est quand il décide de tout plaquer que le destin place Zélie sur sa route… et qu’il en tombe aussitôt amoureux.

Pourtant Zélie, jeune fille libre de 22 ans, de retour à la cité natale, est tout sauf disposée à recevoir les hommages de cet imposant bonhomme.

Il faudra donc que la rationalité s’efface, que des martiens emmènent Albin & Zélie en des territoires inconnus pour que ces deux-là finissent par s’apprécier… et même plus !

MOI
Ma rencontre avec cette bande-dessinée est plutôt cartoonesque : avec mon père, nous étions au salon du livre de ma région et boum ! une Zélie sauvage apparaît. Il est plutôt rare de voir des héroïnes de ce même prénom dans la littérature. Alors, en pur patriotisme envers mes camarades, je me suis précipitée sur le stand. (L’auteur était en pause, mais je vous épargne le récit du jeu du chat et de la souris qui s’en suivit.) Yannick Marchat se révèle être un auteur réellement doué (en plus d’être adorable), voyez donc par vous même une petite partie de la magnifique dédicace ci-dessus qu’il m’a fait !

Oui, les illustrations sont magnifiques. En noir et blanc. Quelque chose de très sobre, mais il nous est pourtant si facile d’imaginer les myriades de couleurs de cet univers très particulier ! L’imagination est très importante, ici.
J’aime énormément l’identité visuelle et graphique de notre auteur. Il alterne entre les traits simples et les autres, plus complexes. Le jeu d’ombres est également merveilleux. Sans parler des gros plans, des plans d’ensemble… Tout est en anti-thèse, et c’est beau.

Cette bande-dessiné est une paradoxe sur feuille. Les dessins dans un premier temps, mais également au sein même de l’histoire d’Albin et Zélie. Il y a en effet énormément d’opposition dans cette oeuvre. Entre les personnages principaux, déjà, nos deux éponymes. Zélie ressemble à une petite fée espiègle, des rides de bonheur au coin des yeux lorsqu’elle sourit et Albin est un grand géant, doux géant, garçon seul, garçon triste. Albin ne s’aime pas, Albin aime sa triste routine. La société l’ignore calmement alors que nous imaginons sans peine les regards de celle-ci posé sur notre petite fée. Albin m’a touché, toute cette tristesse et mélancolie m’a touchée. Zélie également, bien entendu, mais j’ai trouvé son histoire personnel bien moins travaillé. Ce point-là m’a quelque peu déçue, j’aurai voulu en savoir plus sur elle, sur son histoire avec le fameux ex.
Et pourtant, on reste transporté. Yannick Marchat nous offre la vision d’un unviers magnifique. Notre monde connu s’efface, disparaît pour laisser place à une jungle préhistorique, à une lune éclatée, à quelques autres décors futuristes. Tout s’enchaîne si vite, on se croirait dans un rêve. L’un de ces rêves merveilleux que l’on ne comprend pas forcément mais que l’on regrette dès le réveil. Grâce aux transitions fluides, l’histoire nous apporte rêverie et émerveillement.

Que demander de plus, franchement ? Peut-être quelques pages supplémentaires, certes. Ici Yannick Marchat m’a comblé et c’est avec une joie enfantine que je vais me pencher un peu plus sur son travail !