Goodbye Gandhi

Par Jonattend

Auteur : Mélanie Talcott

Titre : Goodbye Gandhi

Édition : AutoEdition

Date de parution : 16 avril 2015

Genre : Policier

Nombre de Pages : 244 (version papier)


Quand Laure Lapègue (retrouvez son interview ICI) m’a proposé de lire Goodbye Gandhi, la serial lecture du moment sur Book’n Series, j’ai tout d’abord hésité, car, premièrement, ce n’est pas le genre de roman que je lis habituellement et deuxièmement, j’avais déjà pris pas mal de retard dans mes lectures. J’ai donc un peu réfléchi (bon d’accord, pas longtemps en fait ;p) et j’ai accepté avec plaisir pour découvrir un nouveau style et on peut dire que j’ai bien fait ! Encore un grand merci à Laure, Book’n Series et Mélanie Talcott de m’avoir permis de découvrir Goodbye Gandhi dont voici le résumé :

Exit le Taj Mahal, le nirvana et autres foutaises pour touristes en mal d’imagination. C’est à une plongée plein pot dans la crudité de l’Inde à laquelle nous convie Mélanie Talcott. Sous couvert de l’enquête policière déclenchée par le meurtre d’une grande figure de l’humanitaire, l’auteur nous immerge dans une Inde moderne et moins attrayante que l’image classique que l’on en a : celle de la corruption ordinaire, de la violence, des meurtres, de la prostitution, de l’humanitaire travesti en tourisme sexuel. Un livre sans complaisance, mais d’une tendresse caustique et un excellent thriller.

La première chose qui saute aux yeux est qu’on est vraiment dépaysé par ce roman, aussi bien par le pays où se déroule l’histoire que par le style d’écriture parfois cru et direct de l’auteure, mais que j’ai particulièrement apprécié.

On alterne entre chapitres se passant pendant l’enquête et chapitres se passant avant l’enquête et c’est très original, même si c’est un peu perturbant au début (pas d’inquiétude, l’auteure change le temps de la narration et on s’y habitue vite).

L’histoire veut dénoncer principalement les viols d’enfants en Inde ainsi que le tourisme sexuel, mais plus généralement, les conditions de vie des Indiens et met une bonne claque à toutes les idées que se font souvent les occidentaux de ce pays. C’est d’ailleurs surtout ça que l’on retient du roman, qui est bien plus qu’un roman policier avec une enquête toute simple.

Le personnage qui m’a le plus surpris est Prakash, que je n’ai absolument pas aimé au début, mais il s’avère que son personnage est bien plus complexe que ce que l’on pourrait penser au premier abord.

En parlant des personnages, ils sont tous sans exception vraiment vivants et paraissent plus vrais que nature et on s’attache, compatie ou on les déteste aussi pour certains, assez facilement.

Je dois malheureusement déplorer quelques longueurs après la première partie du roman, même si elles sont quand même « nécessaires » la plupart du temps.

En conclusion, j’ai beaucoup aimé ce roman, même s’il est parfois inégal et que les sujets traités sont souvent lourds, il reste très original, agréable à lire et le style de l’auteure m’a beaucoup plu. Encore une fois, ce n’est pas le genre de roman que je lis habituellement, mais j’ai quand même apprécié cette lecture et je pense lire d’autres titres de l’auteure ou encore plus de livres de ce style à l’avenir.

Je vous rappelle donc que vous pouvez découvrir cette histoire gratuitement, par épisodes, en vous abonnant comme serial lecteur sur Book’n Series.

Citations :

— Toujours la même formule, Prakash : biographie de la victime, établir les mobiles, dresser la liste des suspects, fouiller dans leur vie, recueillir des preuves, crever toutes les rumeurs, les épuiser et conclure officiellement à une mort naturelle et officieusement à un meurtre.

Le vieux proverbe : « élever une fille, c’est comme arroser le jardin d’un voisin » avait été tant revisité par les échographies infanticides sélectives, dont la méthode la plus cyniquement radicale consistait à étouffer la nouvelle-née de sucreries en lui murmurant « pars et envoie-nous un frère », que l’Inde manquait cruellement de femmes.

Etre fonctionnaire en Inde, ça paie, songea-t-elle. Le grand rêve indien ! Sécurité d’emploi jusqu’à la mort, argent placé en or, pots-de-vin garantis et plein de relations utiles contre petits services rendus. On est loin de l’Inde des charmeurs de serpents et des rites tantriques.

Vous êtes une Blanche et pour nous, un Blanc est quelqu’un avec qui on sait jamais sur quel pied danser. Un jour, il nous adore et le lendemain, il est capable de nous battre, de nous insulter, d’abuser de nous n’importe comment ou de nous foutre à la porte. Qu’on soit petit ou grand. Vous croyez qu’avec vos il faut faire ceci, il faut faire comme ça, vous contrôlez tout. Vous êtes autoritaires et stupides, souvent têtus. Vous ne voyez même pas que les Indiens s’en tapent de tous vos règlements et qu’ils se moquent de vous, bien qu’ils aient peur de vous.

La faim est notre seul et véritable maître, Amma Amrita. Aujourd’hui, on a des téléphones mobiles, mais on a toujours faim. Celle-là, elle ne nous lâche pas. On se lève avec, on respire avec, on se couche avec.