Nils (T1) les Élémentaires

Chronique « Nils, tome 1 »

Public conseillé : Adultes et adolescents,

Scénario de Jérome Hamon, dessin de Antoine Carrion,


Style : Aventure fantastique
Paru aux éditions « Soleil », collection « Métamorphose BD », le 25 mai 2016, 58 pages, 14.95 euros,
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L’histoire

Dans pays pays nordique froid et désolé, une petite communauté se lamente. Depuis 5 saisons, plus rien ne pousse…
Ruben, homme mature et respecté, se décide. Pour en savoir plus, il dirigera ses pas vers l’est. En attendant, il rentre chez lui pour retrouver son fils Nils. Absent du domicile, Nils est trop occupé à s’entraîner à l’escalade. Il ne rêve que de capturer un jeune faucon pour l’entraîner…
Mais le moment n’est pas à la distraction. Prenant son fils avec lui, Ruben part dès le lendemain, les sacoches chargées des victuailles de grand-mère.
En traversant la lande, partout, le constat est le même. Aucune nouvelle racine ou pousse ! Peut-être est-ce lié à la civilisation de Cyan qui a fait la guerre et pervertit la terre ? Qui sait ?
Pendant le campement de nuit, Ruben et Nils croisent une femme, accompagnée de ses deux enfants. La femme l’invite à aller voir dans une très ancienne forêt non loin de là…

Ce que j’en pense

Cela faisait longtemps que j’attendais la sortie de Nils, repéré sur les publications facebook de Jérome Hamon, son scénariste. Il faut dire que les planches et recherches du dessinateur, Antoine Carrion (Tedmujin chez Daniel Maghen), qu’il diffusait avec parcimonie, m’avaient fait baver. Mon attente a été récompensée par un album magnifique, aussi étonnant dans la forme que le fond.

Avec Nils, Jérome nous offre une saga nordique aux accents fantastiques et écologiques. Cet univers, personnel et sensuel, s’exprime tout en finesse.
Dans cette histoire, nous allons suivre Nils, un adolescent espiègle (normal, quoi) et son père, Ruben dans une double quête initiatique. Pour Ruben, il s’agit de comprendre pourquoi plus rien ne pousse ? Pour Nils, le temps de l’adolescence et de l’insouciance finit.
Cela commence par un voyage bien sur, qui emmène le duo père-fils dans des aventures. Apres une exposition lente et immersive (il faut bien 20 pages pour se mettre en route), le récit glisse soudainement vers le fantastique et l’action…

Si le pitch est assez simple, Jérome y développe un monde complexe, aux nombreuses ramifications. On pense à Siegfrid (inspiré du Nibelungen) de Alex Alice, pour le monde nordique gelé et brumeux.
Les civilisations en guerre, aux valeurs opposées (technologie contre nature) ; les dieux qui interfèrent dans la vie des hommes (comme dans le panthéon grecque ou romain) ; le peuple animiste proche de la nature qui essaye de la guérir (Princesse Mononoke de Miyazaki), les pistes et références sont multiples et subtiles.

Le résultat est universel, sensuel, profond et complexe (et oui, ça se mérite !). De plus, les personnages, Ruben, son fils Nils sont construits avec intelligence. De quoi les rendre rapidement attachants, sans les catégoriser outre-mesure.

Au dessin, Antoine Carrion fait des merveilles. Le découpage est classique (Sept cases en moyenne par planches), le trait réaliste, mais ce qui étonne, c’est la mise-en-lumière-couleur. C’est un feu d’artifice d’ombres et de lumières posées dans des ambiances froides (souvent bleutées) qui se nourrissent d’une multitude de textures. C’est juste waouuuuuu. Un travail de fou, de fourmis, pour un résultat superbe !!!

Nils (T1) les ÉlémentairesNils (T1) les Élémentaires

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Cet article fait parti de « La BD de la semaine », regroupé chez Yaneck cette semaine.