Femmes de réconfort - Esclaves sexuelles de l'armée japonaise.

Femmes de réconfort - Esclaves sexuelles de l'armée japonaise.

" Plus que tout je refuse catégoriquement le terme de " femmes de réconfort " puisqu'il signifie quelque chose de chaleureux et doux. "

" Nous n'étions pas des " femmes de réconfort ". Nous étions des victimes de rapts et de viols commis par l'armée japonaise ! Nous ne cherchons pas à faire punir les coupables individuellement : nous attendons que l'Etat japonais reconnaisse son crime officiellement. Reconnaître et voir la réalité en face est un moyen d'apprendre davantage.

Même si c'est une page sombre de l'histoire, les Japonais n'ont-ils pas le droit de savoir ce qui s'est réellement passé ? On a beau chercher à oublier ou à nier la vérité, c'est impossible. Moi, en tout cas, je n'y arrive pas. Pourquoi avoir attendu jusqu'à présent pour témoigner ? Parce que c'est le moment. En apprenant le combat des femmes asiatiques, j'ai compris qu'il fallait qu'une femme occidentale se batte à leurs côtés.

A mon retour, je veux retrouver mes vieilles amies. Je vais les convaincre que toutes réunies, nous représenterons une grande force. "

Après avoir entendu une de mes profs de licence nous parler du problème des " femmes de réconfort " en cours l'an dernier, j'ai décidé de me documenter vraiment sur ce sujet qui m'intéresse énormément.

J'ai tout d'abord chercher sur Internet pour avoir quelques informations. Puis, j'ai découvert cette bande dessinée. Et j'ai craqué.

Cette bande dessinée est divisée plusieurs parties : un prologue, trois chapitres avec des inserts et deux suppléments. L'auteure nous raconte les événements de la Guerre du Pacifique grâce aux éléments qu'elle possède et aux témoignages de différentes femmes. En plus des femmes, dans le scénario, on retrouve des caricatures de hauts fonctionnaires japonais, celles des gynécologues de campagnes qui sont devenus des médecins pour l'armée impériale, etc. Jung Kyung-a nous raconte que l'Etat coréen a activement participé au recrutement des jeunes femmes, mais comment on les recruter (soit disant, elle était emmenée dans une usine pour travailler), leurs conditions de vie et de " travail ".

J'ai beaucoup aimé la façon dont le livre est agencé : c'est très caricatural pour certaines personnes mais sinon, si je n'avais pas eu le nom de l'auteure, jamais je n'aurai su que c'était une bande dessinée coréenne, voire asiatique.

J'ai eu beaucoup de mal à lire cet ouvrage : déjà, je n'arrive pas à lire un livre avec des images (je galère complètement quand je lis des manga ^^) ; mais pour ici, mon problème a été d'avoir les images avec l'histoire : cela rend le tout plus compréhensible, plus difficile pour permettre aux émotions transmise par ce livre de s'installer.

En bref, c'est presque cruel de dire cela, mais j'ai adoré cette bande dessinée, c'est très bien fait. J'ai même appris (mais je ne sais pas ce que ça vaut) que l'auteure comptait faire un livre sur le procès du Japon (donc celui de Tôkyô ( ? ) : normalement, c'est celui-là). Si c'est vrai, je me ferai une joie de le lire.

Jung Kyung-a / Au diable Vauvert / 2007 / 264 pages.