Littérature contemporaine.
Exemplaire publié en 2015,
aux éditions Albin Michel.
411 pages.
Jamais Cecilia n’aurait dû lire cette lettre trouvée par hasard dans le grenier. Sur l’enveloppe jaunie, quelques mots de la main de son mari : «À n’ouvrir qu’après ma mort». La curiosité est trop forte, elle l’ouvre et le temps s’arrête...
John-Paul y confesse une faute terrible dont la révélation pourrait détruire non seulement leur famille mais la vie de quelques autres. À la fois folle de colère et dévastée par ce qu’elle vient d’apprendre, Cecilia ne sait que faire : si elle se tait, la vérité va la ronger, si elle parle, ceux qu’elle aime souffriront.
Il a pas mal tourné sur la blogo sans que je ne m'y intéresse vraiment. Finalement, comme il était dispo à la médiathèque, je me suis lancée.
Le style de l'auteur est très agréable et entraînant. Malgré la narration à la troisième personne, le lecteur a vraiment l'impression d'être dans la tête des personnages : les idées s'enchaînent, parfois sans vraiment de transition.
Le récit se découpe en 3 points de vue féminins différents. Les trois premiers chapitres sont déroutants car, aux premiers abords, il n'y a aucun lien entre les trois femmes. Le fait qu'il y ait beaucoup de personnages qui gravitent autour d'elles (mari, enfants, etc.) peut aussi faire peur.
Les connexions se font rapidement et une fois que chaque famille est introduite, je n'ai eu aucun problème à suivre.
J'ai vu certaines comparaisons avec la série Desperate Housewives : je comprends tout à fait cette sensation et c'est vrai que Cecilia a ce petit côté Bree Van de Kamp qui m'a exaspéré dès le départ. Cependant, elle évolue vers la fin, ce qui la rend plus humaine.
L'intrigue est assez prévisible. J'ai été surprise de voir que le secret du mari était dévoilé aussi vite, à peine à la moitié du roman. Mais cela permet d'apprécier encore plus les liens entre les trois familles ainsi qu'un dénouement surprenant et bouleversant face à la facilité du reste du récit.
L'épilogue est vraiment un point fort puisque l'auteur revient sur l'ensemble des personnages et permet au lecteur d'avoir des réponses sur la vie de Janie ainsi qu'une morale intéressante à laquelle je ne m'attendais pas du tout.
Les mille autres chemins que nos vies auraient pu, et peut-être dû, prendre nous restent à jamais inconnus.
C'est probablement pour le meilleur. Certains secrets sont faits pour demeurer secrets.
En bref, c'est un page turner malgré une intrigue de départ relativement basique et facile. Les relations entre les personnages et l'impact du passé sur leurs actions présentes amènent une vraie profondeur au roman qui donne à réfléchir.
J'ai lu ce roman à l'occasion du Book Club de Pretty Books.
Il me permet de participer au challenge gourmand, l'eau : «Elle fit tourner son sachet d'Earl Grey dans sa tasse, les yeux rivés sur les volutes noires qui se répandaient dans l'eau comme de l'encre.»
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur