Les lupins sauvages

Par Marjogch

Allemagne, 1939. A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, Belle Lombard, la fille de Félicia, ne s'occupe pas vraiment de la situation actuelle de son pays, tout à préparer son mariage avec Max Marty, comédien reconnu ayant la tête sur les épaules. De son côté, Suzanne, la fille cadette de Félicia, accepte la demande en mariage d'Hans Velin, officier SS, ce qui n'est pas pour plaire à sa mère, occupée à aider des juifs à s'enfuir et cacher des communistes pour aider Maksim. Son Maksim. Mais la guerre arrive et la vie se retrouve chamboulée, sans pouvoir spécialement la contrôler. Débute 6 longues années de batailles, d'incertitudes, de chagrin, dans une Allemagne victorieuse à ses débuts. Mais la chute est rude quand elle débute de très haut.

Je ne cache pas mon amour pour Charlotte Link. Elle a une plume sublime et a toujours su décrire à la perfection l'âme humaine. Sa prédilection pour des personnages féminins forts me touche au plus haut point.

Ce roman est la suite du premier tome de cette trilogie, qui a débuté avec Le Temps des Orages, dans lequel nous avions fait la connaissance avec Félicia, jeune, vivant la Première Guerre Mondiale.

Dans ce second tome, Félicia a vieilli mais n'a rien perdu de sa fougue d'antan et de son caractère plutôt auto-centré autours de sa personne. Mais, quand il s'agit de sa famille, Félicia se transforme en lionne et protège les gens qu'elle aime.

Belle, sa fille, son portrait, lui ressemble énormément. On découvre très vite que son mariage avec Max Marty n'est qu'un jeu pour elle, cet homme si sérieux et si visionnaire de l'évolution du monde ne pouvant apporter tout ce que Belle désire. Quand on grandit dans une bulle comme Belle, on ne peut accepter de voir le monde tel qu'il est.

Mais la guerre va vite la ramener à la réalité.

Ce second roman m'a énormément plu. J'ai retrouvé avec plaisir Alex Lombard, l'homme qui restera toujours pour moi le véritable amour de Félicia, malgré ses sentiments pour Maksim.

Le contexte historique de ce second tome est important. La Seconde Guerre Mondiale a apporté un bonheur éphémère et illusoire à cette Allemagne qui avait tant souffert à la fin de la Première Guerre, avant la chute. Félicia l'a vécu et sa fille va le vivre.

Personne ne sort indemne d'un tel cataclysme. La guerre pousse les gens à être eux même, à dévoiler un visage jusqu'alors inconnu dès fois. Elle a décimé des familles mais en a créé de nouvelles.

Car, même si cette Guerre a été une vraie boucherie, une horreur sans précédent, il y a toujours quelque chose qui en ressort et qui donnera du bien.

En résumé, ce second tome des aventures de Félicia et de sa famille est palpitant, magnifique et émouvant. Les personnages ont bien évolué et nous les suivons toujours avec autant de tendresse et de passion. Pour les fans du genre, ce livre est une bulle de tendresse sur fond de douleur humaine, teintée d'un courage qui se trouve en chacun de nous.

La famille, c'est sacré, tel serait la devise de Charlotte Link.