L'avantage de la blogo est que vous pensez être peinarde à flemmarder tranquillou, en vous disant "ok, j'aime lire - bon, en ce moment, je lis couci-couça-", vous postez une vidéo musicale que vous aimez beaucoup (histoire de partager le bonheur intense de vos écoutilles) et v'la t'y pas qu'un blogopote vous suggère que, lui aussi, est en train de découvrir le même livre que vous et là, l'idée de la LC se propulse dans votre cerveau et vous rappelle à vos devoirs de blogueuse : ce serait peut-être le moment de publier, non, avec ledit copain (sacré coquin, soit dit en passant) ?
Treize représente le nombre d'années d'Alice partie en vacances avec son père, sa mère et sa sœur de trois ans son aînée, Marie, sublime adolescente qui accroche le regard des jeunes et des moins jeunes. La météo caniculaire se prête aux siestes, aux esprits qui s'échauffent, qui dépassent le cadre autorisé, à des mal-être et des révélations. Un été inoubliable, à marquer d'une croix.
Il est évident que ce roman était pour moi. D'abord parce que le temps de l'intrigue se situe autour des années 85 (pile, la période de ma propre adolescence ... J'autorise ceux et celles qui suffoquent à l'idée de mon âge, de quitter cet endroit illico presto, non mais !) Du coup, lorsque je vois apparaître l'hebdomadaire Ok Magazine ! dans l'histoire, mon petit cœur fond (je dois beaucoup à ce fanzine pour minettes : mon éducation sexuelle, mes premiers états d'âme, mon vocabulaire linguiste amélioré avec ses fiches "paroles et musique" des hits de l'époque,... Je précise pour les petits jeunots qu'à l'époque, Internet n'existait pas,... si c'est possible !). Bref, je m'égare, je m'égare !
Treize est un roman très bien écrit, psychologique comme dirait Géronimo et je suis d'accord avec lui. On sait d'avance que rien ne va se passer comme prévu. On imagine assez vite le big problème avec cette famille pas si bien sur tous les rapports : la mère artiste a sacrifié sa carrière pour sa tribu et n'a cesse de se chercher, le père enseignant boit beaucoup à table (les repas sont des moments privilégiés pour cacher un alcoolisme latent), Marie veut plaire et attirer dans son lit un étalon (c'est une image, MTG, une image !) et notre Alice qui n'est sûrement pas au Pays des Merveilles, veut, elle aussi sa part de rêve. Mais là cela se résume plutôt à un cauchemar, auquel elle prendra part.
Aurore Bègue a assuré : sa prose est très agréable à lire, elle a installé ses personnages, les fait vaciller au bon moment, rend la fin tragique logique. Il y a une vraie maturité dans son écriture, une émotion contenue qui ne tourne pas dans le pathos. On s'attend à tout et finalement, la surprise est là. J'ai apprécié sa façon de décrire le monde de l'adolescence, cet univers d'humains qui mordent la vie à pleines dents, ne veulent plus être considérés comme des enfants et ne supportent pas encore les adultes (ou du moins les parents). Il y a aussi de sa part, l'intelligence de marquer l'écart fragile entre ceux qui assument et les irresponsables, les incapables de surmonter leur désir aussi répréhensible soit-il. Un très bon premier roman en tout cas, celui de la maturité. Un énorme merci à Géronimo pour cette LC improvisée
Livre lu en Service de Presse des éditions Rue Fromentin.
autres avis : Géronimo, Nadège,
et un de plus pour le challenge de Piplo
Dernière info : 7 de Tristan Garcia, Prix du Livre Inter 2016 !!!!!
C'est mérité, pour ce roman injustement oublié et que j'ai eu le plaisir de découvrir dans mon lot FNAC 2015. C'est d'ailleurs lui qui m'avait le plus emballée et que j'avais désigné comme susceptible d'obtenir le prix du Roman de l'enseigne commerciale. Je suis infiniment ravie et reconnaissante du choix du jury Inter. Que de titres mathématiques, ça aussi, cela me réjouit !
Il est évident que ce roman était pour moi. D'abord parce que le temps de l'intrigue se situe autour des années 85 (pile, la période de ma propre adolescence ... J'autorise ceux et celles qui suffoquent à l'idée de mon âge, de quitter cet endroit illico presto, non mais !) Du coup, lorsque je vois apparaître l'hebdomadaire Ok Magazine ! dans l'histoire, mon petit cœur fond (je dois beaucoup à ce fanzine pour minettes : mon éducation sexuelle, mes premiers états d'âme, mon vocabulaire linguiste amélioré avec ses fiches "paroles et musique" des hits de l'époque,... Je précise pour les petits jeunots qu'à l'époque, Internet n'existait pas,... si c'est possible !). Bref, je m'égare, je m'égare !
Treize est un roman très bien écrit, psychologique comme dirait Géronimo et je suis d'accord avec lui. On sait d'avance que rien ne va se passer comme prévu. On imagine assez vite le big problème avec cette famille pas si bien sur tous les rapports : la mère artiste a sacrifié sa carrière pour sa tribu et n'a cesse de se chercher, le père enseignant boit beaucoup à table (les repas sont des moments privilégiés pour cacher un alcoolisme latent), Marie veut plaire et attirer dans son lit un étalon (c'est une image, MTG, une image !) et notre Alice qui n'est sûrement pas au Pays des Merveilles, veut, elle aussi sa part de rêve. Mais là cela se résume plutôt à un cauchemar, auquel elle prendra part.
Aurore Bègue a assuré : sa prose est très agréable à lire, elle a installé ses personnages, les fait vaciller au bon moment, rend la fin tragique logique. Il y a une vraie maturité dans son écriture, une émotion contenue qui ne tourne pas dans le pathos. On s'attend à tout et finalement, la surprise est là. J'ai apprécié sa façon de décrire le monde de l'adolescence, cet univers d'humains qui mordent la vie à pleines dents, ne veulent plus être considérés comme des enfants et ne supportent pas encore les adultes (ou du moins les parents). Il y a aussi de sa part, l'intelligence de marquer l'écart fragile entre ceux qui assument et les irresponsables, les incapables de surmonter leur désir aussi répréhensible soit-il. Un très bon premier roman en tout cas, celui de la maturité. Un énorme merci à Géronimo pour cette LC improvisée
Livre lu en Service de Presse des éditions Rue Fromentin.
autres avis : Géronimo, Nadège,
et un de plus pour le challenge de Piplo
Dernière info : 7 de Tristan Garcia, Prix du Livre Inter 2016 !!!!!
C'est mérité, pour ce roman injustement oublié et que j'ai eu le plaisir de découvrir dans mon lot FNAC 2015. C'est d'ailleurs lui qui m'avait le plus emballée et que j'avais désigné comme susceptible d'obtenir le prix du Roman de l'enseigne commerciale. Je suis infiniment ravie et reconnaissante du choix du jury Inter. Que de titres mathématiques, ça aussi, cela me réjouit !