" Les Transparents "
Luanda. Un immeuble en ruine. Quelques habitants aux noms évocateurs. Une source qui jaillit du premier étage. Odonato qui, peu à peu, devient transparent. Et le pétrole tout autour. L'espoir d'une prospérité aléatoire mais promise par ceux qui gouvernent. L'Afrique en marche vers la modernité. L'Afrique incapable de s'inventer un avenir qui ne soit pas le reflet des " valeurs " occidentales. Jusqu'aux téléphones portables et à la télévision. L'illusion de vivre dans un monde qui se fait. Alors qu'il se défait. Alors qu'il survit, mais pour combien de temps encore ?, chez celles et ceux qui occupent cet immeuble. Entraide. Assistance. Ce que nous appelons ici, chez nous, la fraternité. Un beau roman, empreint de poésie, au rythme des musiques de là-bas. De somptueuses phrases qui laissent entrevoir les souffrances, qui chantent les rêves, qui dénoncent la corruption et la rapacité des occidentaux. L'Afrique qui ne se résigne pas à la transparence.
" - j'ai eu mal, au début, j'ai eu faim, des douleurs d'estomac, mais pour quelque raison j'ai eu l'intuition qu'il ne fallait plus manger, c'était une sorte de renoncement, mais je ne saurais vous l'expliquer parce que ce n'était pas une réflexion réfléchie, et les jours ont passé... et à un moment j'ai cessé d'avoir faim, j'ai même cessé de sentir mon estomac, je me suis mis ç ne boire que de l'eau et je me sentais bien... de mieux en mieux, jusqu'au jour
- jusqu'au jour où mes mains ont commencé à devenir transparentes
- je n'ai pas eu peur, j'ai trouvé que c'était juste
- vous n'avez pas peur de mourir ?
- je pense que je n'ai plus peu
- vous dites que vous trouvez que votre apparence est juste ?
- parce qu'elle est un symbole, la transparence est un symbole, et j'aime cette ville au point de tout faire pour elle, mon tour était arrivé, je ne pouvais pas refuser... "