Thriller.
Sortie le 9 juin 2016,
aux éditions Fleuve,
Collection Fleuve Noir.
600 pages.
/!\ Public averti /!\
Monsieur Saul, nous vous souhaitons la bienvenue parmi notre groupe sélect. Sachez que l’enfer est partout et qu’il accueille deux classes de résidents : les démons et les damnés. La grande majorité des humains font partie de la seconde classe ; seuls les privilégiés comme vous appartiennent à la première. Et en enfer, les démons ont tous les droits.
Depuis qu’il a pris la tête de la société immobilière de son père, Daniel Saul est devenu l’un des hommes d’affaires les plus riches du Québec. Dans la jeune quarantaine, beau, fonceur, intelligent et sans pitié pour la concurrence et les losers, Daniel a tout pour lui et ne se gêne pas pour prendre le reste.
Quand Martin Charron, un financier et ancien confrère de collège, lui propose de devenir membre de Hell.com, un site Internet secret où tout – mais vraiment tout ! – est possible pour ceux qui le fréquentent, Daniel sait qu’il ne pourra refuser de s’inscrire. N’est-il pas un «puissant de ce monde», comme son père l’a été avant lui et comme Simon, son fils adolescent dont il a la garde exclusive, le deviendra à son tour ?
Or, ce que Daniel Saul a oublié, c’est qu’on ne monte jamais aux enfers, on y descend ! Et leur profondeur, qui est abyssale, n’aura bientôt d’égale que celle de son désespoir !
Le nom de l'auteur me parlait vaguement, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre.
La plume de l'auteur est fluide malgré quelques expressions québécoises et de nombreux dialogues et passages en anglais traduites en bas de page.
La construction du récit est basique avec un seul point de vue et une narration à la troisième personne.
Les personnages de Daniel et de Martin sont tout simplement exécrables : hautains, imbus de pouvoir et totalement aveuglés par leur argent, insupportables ! L'évolution de Martin depuis son adolescence est plutôt bien expliquée mais ça ne l'excuse pas pour autant.
Simon, quant à lui, semble être un sociopathe en puissance mais l'auteur arrive à retranscrire dans ses actes une souffrance cachée. C'est d'ailleurs grâce à lui que le message du roman touche le lecteur.
L'intrigue est bien menée et porte le fameux message «L'argent ne fait pas le bonheur».
Cependant, des scènes vraiment crues, violentes et malsaines m'ont parfois mises mal à l'aise. Je ne sais pas si les éditeurs ont prévu un avertissement sur la couverture du livre mais ce n'est clairement pas un roman à mettre entre toutes les mains.
Le dénouement traîne un peu en longueur à mon sens : Daniel tourne en rond en ressassant ses problèmes (qu'il a lui-même provoqués!).
Le final est la suite logique de la métaphore de l'Enfer et des damnés présente tout au long du récit : c'est peut-être le seul passage touchant du roman où le lecteur peut souffler un peu.
Quelques points sont survolés comme le mystère sur Mylène, que l'on retrouve assez souvent mais qui se résout en à peine quelques pages. Idem pour le mal-être de Simon qui n'est pas vraiment développé.
En bref, c'est un roman dérangeant et malsain qui ne conviendra pas à tous les lecteurs. Le message est intéressant mais les personnages arrogants ont du mal à faire naître une once de sentiments envers eux : on reste finalement spectateur de scènes violentes mises bout à bout.
Ce roman me permet de participer au challenge gourmand, l'eau : «Chez lui, dans la salle à manger, il se prend un grand verre d'eau à la fontaine et le boit en regardant par la fenêtre panoramique.»
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur