Moi et François Mitterrand

Par Lecteur34000

" Moi et François Mitterrand "

LE TELLIER Hervé

Drôle, oulipien, cet échange épistolaire entre l'Ecrivain et le Monarque (et ses successeurs). Bien tourné. Sauf que le Lecteur n'a plus, lui, du tout envie de rire du dépérissement et des travers de la Monarchie, de cette continuité dans le fonctionnement de la machinerie étatique. Puisque l'Ecrivain, pour chacun des courriers qu'il expédie à l'Elysée, reçoit, quelques semaines ou quelques mois plus tard, la même réponse " bureaucratique ". Même si ses commentaires agrémentent ces échanges sans rien dissimuler de ses sympathies ou de ses inimitiés.

" ... Pour ne pas m'appesantir, je ne donnerai qu'un seul exemple : le puissant " Ne doutez pas, cher Monsieur, etc. " de François, la vigueur de son engagement à répondre, prend sa source - je crois l'avoir déjà souligné - dans une tradition catholique romaine solidement ancrée. Jacques Chirac écrit en revanche un bien fade : " Ne doutez pas, cher Monsieur, etc. ". Ah, oui, là, on est loin de cette fierté paysanne, admirablement française. On sent hélas au contraire qu'une formation d'énarque, normalisatrice à l'excès, donne un autre relief, décidément trop consensuel, à cette dénégation initiale. Elle perd d'un coup tout véritable poids. "