Éloge de la faiblesse Auteur : Alexandre Jollien
Éditeur : Marabout
Collection : Spiritualité – Philosophie
Parution : septembre 2011 [1999]
Pages : 96
Prix : 3, 99 €
Note : ★★★☆☆
On m’a prêté ce livre, et au vu du titre et de son auteur (très connu pour ses apparitions télé), j’ai tout de suite été intriguée. En effet, Alexandre Jollien nous raconte sa vie, et en particulier son enfance en tant qu’infirme moteur et cérébral. Il nous emmène tout au long de son apprentissage, dans un centre spécialisé étant jeune, puis dans les études supérieures où il a pu suivre un cursus normal, d’où il sort spécialiste des Lettres et de la philosophie.
Il décomplexe tout à fait sur son cas et nous montre le bon côté des choses. Il fait un retour sur son passé de façon à en tirer le meilleur (même s’il y a des hauts et des bats, mais comme pour tout individu finalement), pour nous faire comprendre que beaucoup de positif s’est dégagé des différentes expériences de son existence. Tout événement est constructif, rien n’est à jeter.
La forme du récit est originale : il nous construit un dialogue théâtral entre Socrate et lui-même, et ce dialogue devient son support pour raconter sa vie. Malheureusement, je n’ai pas trouvé ce choix très pertinent. Je comprends pourquoi il a voulu faire intervenir Socrate, qui est son modèle philosophique par excellence, mais j’ai trouvé ses paroles soit vides de sens (se contentant de paraphraser ce qui vient d’être dit), soit en décalage par rapport à ce que l’on peut s’imaginer du personnage. Un Antique n’est pas crédible si on lui met dans la bouche des phrases familières ou en tout cas de notre temps ; je lui reproche une sorte d’anachronisme, en fait. Pour le peu qu’il ressort des interventions de Socrate, l’auteur aurait pu tout aussi bien s’en passer et nous soumettre son histoire simplement sous forme de récit autobiographique.
Malgré cela, j’ai beaucoup aimé les réflexions philosophiques pleines de vérité qui ponctuent le livre. Sur la vie, l’amour, la volonté, le partage, le bonheur, tout y passe et invite à une remise en question du lecteur. Il ponctue son argumentaire d’exemples touchants tirés de son vécu. Il met en valeur de nombreuses fois, par exemple, la façon dont lui et ses camarades du Centre tissaient des liens très forts et très particuliers, au delà parfois des mots ou des gestes, par un simple regard ou par la force d’une entraide discrète mais constante.
C’est en tout cas un petit livre agréable à lire, qui réenseigne la vie à ceux qui désespèrent, plein de belles intentions et dont je retiendrais l’immense optimisme qui s’en dégage.
Et vous, avez-vous lu ce livre ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si non, vous tente-t-il ?