Ultimates #6-7

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

La série sur les Ultimates, ces héros qui s'occupent des menaces cosmiques, revient pour deux épisodes incroyables ! Al Ewing écrit une fable cosmique et lance ses personnages à la poursuite d'un Titan Fou, épaulé par Christian Ward et Kenneth Rocafort...

Pourquoi une double critique ? Parce que cette série est une de mes préférées du moment mais qu'il n'y avait pas forcément matière à traiter le sixième chapitre indépendamment. Pourtant, c'est un numéro fabuleux, qui prouve que Marvel a envie de proposer du gros cosmique qui frappe fort. Et quand c'est si bien fait, on se doit d'en parler.

Ultimates #6

Marvel Comics * Par Al Ewing & Christian Ward * $3.99
La couverture le montrait, et c'est confirmé : Galactus fait vraiment partie de cette série, pas (encore ?) membre de l'équipe, mais personnage qui a les mêmes objectifs que les Ultimates. Il se lance en effet dans une quête cosmique pour découvrir comment l'univers Marvel en est arrivé là, à savoir avec un continuum espace-temps brisé. Du coup, on est vraiment là dans la suite spirituelle de Secret Wars, vu qu'on rebondit sur les conséquences de la saga. On retrouve en plus un personnage connu qu'on ne pensait pas revoir si vite et on referme le numéro sans avoir plus de réponses que ça.

C'est frustrant mais terriblement génial. Galactus est un personnage gigantesque, Al Ewing le sait bien, mais il joue encore plus sur les échelles. On voyage en effet dans ce numéro, qui emmène le géant face à ceux qu'il considère comme des fourmis au début, et on finit très haut dans une confrontation phénoménale face à quelque chose qui le fait se sentir comme un enfant. Construite sur le modèle d'une fable, l'histoire de ce numéro est osée pour un comic book mainstream, vu que, si on n'accroche pas au cosmique, on sera vite lassé sans super-héros, mais j'ai marché comme jamais ici. J'ai refermé le numéro surpris d'avoir lu quelque chose d'aussi rare, d'aussi dingue dans le propos et qui me rend impatient de lire la suite. Je veux maintenant ma série sur Galactus, écrite par Ewing ou Jonathan Hickman.

En plus de ça, Christian Ward illustre à merveille le numéro, avec son style un peu sale sur les visages mais parfait sur les plans cosmiques. La scène de bataille entre Galactus et deux entités supérieures est géniale dans son jeu sur les proportions et les gestes. Ses couleurs sont magnifiques, très chaudes, et Ward illustre à merveille le rythme du numéro.

Ultimates #7

Marvel Comics * Par Al Ewing & Kenneth Rocafort * $3.99
Pour ce numéro, Kenneth Rocafort revient avec ses découpages fantasques et son utilisation abusive de millions de traits pour dessiner le moindre personnage. Si les habitués ne seront pas surpris, on reconnaîtra à l'artiste un vrai sens de la mise en scène et un talent fou pour rendre passionnant un script très bavard.

On abandonne ici l'action et on fait un gros bilan des intrigues passées et à venir. On a aussi bien un épilogue d' Avengers Standoff qu'un VRAI prologue à Civil War II, comme indiqué sur la couverture. L'équipe ne tient debout que grâce à la bonne volonté de quelques membres - ils sont ressortis changés de leur aventure dans l'espace - et de grandes choses se préparent.

C'est vraiment ce que j'aime le plus dans ce titre : j'ai l'impression de lire quelque chose de la trempe de New Avengers quand Jonathan Hickman planifiait son intrigue sur trois ans. Nos Ultimates sont face à énormément de dangers, leurs machinations risquent de faire beaucoup de dégâts, et on suit ça avec beaucoup d'intérêt. En plus de ça, le ton est sérieux au possible, avec un T'Challa en monarque avant d'être un héros, ou avec une Captain Marvel qui se transforme progressivement en Nick Fury Senior, en dernière protectrice de la Terre face à des menaces en approche.

C'est sérieux, bien plus sombre que les séries plus jeunes comme les All-New, All Different Avengers de Mark Waid, et j'aime énormément cette série. Elle est aussi intéressante visuellement que dans son propos et elle pourrait donner de très grandes choses par la suite. Al Ewing a vraiment trouvé le ton juste pour ces personnages qui sauvent le cosmos, en les rendant aussi humains que gigantesques, et j'en redemande.