Les Auteurs Indés

Les Auteurs Indés

Les auteurs indépendants ont malheureusement piètre réputation. Forcément mauvais selon la plupart des éditeurs officiels, ils sont boudés, voire raillés, par les médias et refusés - comme les petits éditeurs - par les rouleaux compresseurs de la grande distribution.

Pourtant, cette indépendance n'est pas le refuge désespéré des manuscrits écartés par les grands éditeurs, pour des motifs qui parfois n'ont rien à voir avec la qualité d'un livre. On dit souvent qu'un bon manuscrit n'échappera pas à l'esprit aiguisé d'un bon éditeur. Cette assertion était plus certainement vraie hier qu'aujourd'hui où la politique du chiffre bat le pavé sur tous les trottoirs du business.

A l'auteur inconnu dont la valeur à long terme reste un risque à construire, la plupart des maisons d'éditions actuelles, véritables consortiums capitalistes de l'écrit, préfère celui qui a déjà un nom, que ses livres soient bons ou mauvais, on s'en fout. Une médiocrité prolixe s'affiche donc souvent aux menus littéraires !

L'indépendance éditoriale ne correspond pas toujours non plus, comme certains l'affirment, à un besoin égotique de reconnaissance ni à un narcissisme frustré dont l'épanouissement se résoudrait par voir son nom tout en haut de l'affiche, sinon à cette démarche particulière qui lie l'artisan à son œuvre. Reprocherait-on à un luthier de se charger de la fabrication d'un instrument du début jusqu'à la fin? C'est une attitude d'> acrate que celle de prendre soin de ce que l'on fait. Le politiquement correct n'aime pas cet anachronisme.

J'accrocherais ici, à l'Ombre du Regard, autour des auteurs Indés et au gré de mes lectures, l'irrévérence de mes chroniques.

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