Résumé :
« L’histoire se déroule pendant l’époque coloniale. Dans le cadre de son travail de journaliste, Tintin, accompagné de son chien Milou, se rend en paquebot au Congo, la grande colonie belge de l’époque. Tom, un homme embarqué clandestinement sur le même bateau, va tenter plusieurs fois de le tuer une fois qu’ils seront arrivés à bon port. »
Mon avis :
Après avoir découvert le premier tome des Aventures de Tintin, je me suis lancée dans la relecture des tomes suivants. J’étais certaine d’apprécier puisque, étant petite, j’étais une très grande fan du reporter et de son fidèle Milou. Cependant, même si j’ai passé un bon moment de lecture, je n’ai pas retrouvé « ce petit truc » qui me faisait rêver quand j’étais enfant. Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis : Tintin, Milou, des aventures en veux-tu en voilà, un dépaysement total…
En effet, dans ce second tome des Aventures de Tintin, le jeune reporter se rend au Congo qui était encore à l’époque une colonie belge (cette BD a été écrite en 1946). Rien que pendant le trajet en bateau, Milou lui en fait voir de toutes les couleurs et s’attire les foudres d’un perroquet, d’un clandestin et même d’un requin. Une fois arrivé au Congo, il n’est pas question de se reposer. Tintin loue une voiture et s’offre les services d’un boy pour se retrouver dans ce vaste pays et tourner son reportage dans de bonnes conditions. Or, comme on peut s’en douter, rien ne va se passer comme prévu. Outre ses divers affrontements avec des singes, éléphants, serpents, léopards et autres crocodiles, Tintin va également devoir se confronter aux tribus locales comme les Babaoro’m et à un ennemi au nom beaucoup moins exotique, Tom.
L’un des atouts indéniables de cette bande-dessinée est la relation entre Tintin et Milou. ils se sauvent la vie tour à tour et sont donc inséparables. C’est sur ce solide duo que repose toute cette série et c’est lui qui est à l’origine de son succès. A chaque tome, on sait que, même si l’histoire est décevante, on retrouvera toujours nos deux héros. Quoiqu’il arrive, on pourra toujours se raccrocher à eux.
En comparaison avec le premier tome, Tintin au pays des Soviets, Tintin et Milou ont beaucoup évolué. Tout d’abord sur le plan physique. Leurs traits sont mieux dessinés, sont plus précis. De plus, un élément essentiel vient s’ajouter : la couleur. Si cela ne change pas grand chose pour les personnages, cela rend le décor beaucoup plus appréciable! En vérité, je n’imagine pas un Tintin au Congo sans ses couleurs. Les plaines africaines qui s’étendent à perte de vue, les vêtements colorés des congolais, les animaux… En noir et blanc, ce livre aurait été plutôt banal. Tandis que pendant notre lecture, on se sent comme plongé au Congo. Les dessins et les couleurs sont de bonne qualité, par conséquent on prend beaucoup de plaisir à regarder cette bande-dessinée.
– Silence ! On va la réparer, votre vieille Tchouk-tchouk!
– Vieille tchouk-tchouk ? Ca y en a belle locomotive !
Contrairement au premier tome, il y a une chose que j’ai apprécié : les transitions. Dans ma précédente chronique, je vous avouais que le manque de transition entre deux actions me dérangeait. A peine un problème était-il réglé qu’un autre surgissait. Ici, c’est toujours le cas, l’histoire est très bien rythmée par de nombreux rebondissements. Cependant, on retrouve trois ou quatre vignettes de transition qui nous permettent de digérer ce qui vient de se passer. Je trouve que cela simplifie la lecture!
Dans le premier tome, les actions se succédaient… et se ressemblaient. Tintin vivait plusieurs fois la même chose et cela était très vite devenu lassant. En revanche, dans Tintin au Congo, il y a une assez grande diversité. Comme je vous le disais dans mon petit résumé, il est confronté à divers animaux, mais aussi à divers peuples congolais ou encore à des ennemis bel et bien occidentaux qui l’ont suivi jusqu’au Congo pour lui faire la peau. Cela permet donc de varier les situations et c’est beaucoup moins ennuyant. D’ailleurs, lorsqu’on découvre qui a envoyé Tom pour tuer Tintin, j’ai été très agréablement surprise! Je ne me souvenais pas de ce détail mais maintenant, je ne risque plus de l’oublier!
Cependant, je n’ai pas été totalement convaincue par ma lecture. Je n’ai pas retrouvé cette petite étincelle d’admiration que j’avais pour Tintin lorsque j’étais enfant, et pour cause! Cette série de bande-dessinée est marquée par le grand nombre de situations dangereuses auxquelles Tintin est confronté. Mais, il arrive toujours à s’en sortir par des moyens plus rocambolesques les uns que les autres. Quand j’étais petite, cela me faisait bien rire ou au contraire m’impressionnait! Aujourd’hui, lors de ma relecture, j’ai trouvé ça dommage. Quoi de plus normal qu’un journaliste belge parti faire des reportages à l’étranger ? Il n’est pas Superman, il n’est pas McGyver, pourtant il fait preuve d’une ingéniosité et d’une force à tout épreuve. Evidemment, c’est pour cela que les lecteurs l’aiment autant, mais pour ma part je trouve ça dommage car on a plus de difficultés à s’identifier à un héros de BD, qui est censé être une personne lambda, lorsqu’il fait des choses aussi extraordinaires…
Ce petit Blanc li a pris trop d’autorité. Bientôt, li Noirs n’écouteront plus moi, leur sorcier. Il faut en fini avec li petit Blanc…
Une autre petite chose m’a dérangé pendant ma lecture et, encore une fois, cela vient du fait que je suis plus âgée que lors de mes premières lectures. Bien sûr, cela est aussi lié à l’époque qui a bien a changé et il faut remettre l’oeuvre dans son contexte. Mais lorsqu’on voit Tintin tirer sur une dizaine d’antilopes, sur des crocodiles, des serpents, quand on le voit tuer un singe juste pour le dépecer et prendre son apparence, tuer un éléphant pour lui prendre ses défenses… cela fait mal au cœur. Je sais bien qu’en 1946, on ne se préoccupait pas ou très peu des espèces menacées d’extinction et qu’il n’y avait sûrement rien de choquant à aller faire des safaris dans les colonies pour ramener le plus de trophées possible. Cependant, avec des yeux de lecteurs du XXIe siècle, le ressenti n’est pas du tout le même. Tout comme la façon de parler de Tintin à certains moments. Evidemment qu’à cette époque les colons se croyaient supérieurs aux colonisés et qu’Hergé n’avait aucunes mauvaises intentions en écrivant ces dialogues. Mais si la BD avait été écrite dans un contexte actuel, la pilule aurait eu beaucoup plus de mal à passer… Même en essayant de me détacher de toutes ces idées contemporaines, je n’ai pas pu complètement les oublier et cela m’a un peu gâché ma lecture.
En résumé, c’est toujours avec plaisir que l’on retrouve notre duo de choc pour de nouvelles aventures. Tintin et Milou vont découvrir une culture qui n’est pas semblable à la leur tout en essayant d’échapper à tous les pièges tendus par leurs ennemis. Si l’histoire est bien rythmée, la « toute-puissance » du jeune reporter et la présence de sujets qui aujourd’hui font polémique ne m’ont pas permis d’apprécier cette oeuvre comme j’avais pu le faire étant enfant.
Note : 15/20
Mon Dieu! Mon Dieu! … Il emporte Tintin… Il va le dévorer, j’en suis sûr… Que faire ? … Non foi de Milou!… Il ne sera pas dit que je n’aurai rien tenté pour le sauver! En avant!