Quatrième de couverture :
Londres, 1892.
Un climat de peur.
Un flic qui boîte et un jeune orphelin.
Tous deux face à un meurtre…
… dont il ne fallait plus parler.
Jouant avec un côté « Sidekick », Soul Of London nous plonge dans une atmosphère londonienne fort bien documentée. Ce nouveau thriller, de Gaëlle Perrin, se révèle être aussi distrayant qu’angoissant.
Mon avis
J’avais pas mal entendu parler de ce livre et je dois dire qu’il me tentait beaucoup. Alors, quand l’occasion s’est présentée de le lire par le biais d’un défi Pioche Pal, je ne me suis pas faite prier et au final, c’était une très bonne découverte !
C’est avec un résumé intriguant et une couverture qui attire l’œil que Gaëlle Perrin-Guillet nous entraîne dans le Londres Victorien. J’ai toujours eu un faible pour tout ce qui touchait à la culture British et l’auteur a su retranscrire les contrastes sociaux qui caractérisaient cette époque. Ainsi, les pauvres étaient partout et côtoyaient intimement les classes bourgeoises dans des rues malodorantes où transpiraient la saleté et la misère : les pickpockets, les prostituées, les ivrognes, les mendiants et les vagabonds de toutes sortes se mêlaient à la foule haute en couleur. Gaëlle Perrin-Guillet ne manque pas non plus de nous faire part des prémices de la modernité technologique qu’avait connu Londres avec la révolution industrielle, et qui ne cessaient de se confronter aux archaïsmes sociaux stricts et aux croyances de l’église.
Alors que le nom de Jack L’Éventreur fait encore parler de lui, Henry Winkles, un policier invalide suite à un accident, se voit confier une enquête sur le massacre de chiens dont les corps ont été retrouvés dans les souterrains de la ville. Une situation peu banale à laquelle fera face Henry mais qui se complique lorsqu’une jeune femme du nom d’Alice Pickman vient le solliciter afin qu’il retrouve l’assassin de sa sœur. Cette dernière a été tuée dans un quartier mal famé de la capitale et bien que la police ait conclu à un simple vol ayant mal tourné, Alice n’en est pas convaincue. Et si cette enquête cachait bien plus qu’il n’y parait? Aidé par Billy, un jeune orphelin qu’il a recueilli, Henry va essayer d’y voir plus clair.
L’intrigue est vraiment prenante et j’ai pratiquement dévoré le livre en une journée tant je voulais connaitre le fin mot de l’histoire. Les pièces du puzzle qui constitue le récit s’imbriquent au fur et à mesure que les chapitres défilent et l’auteur a su maintenir une part de mystère et de suspense jusqu’au bout. Certes, je me doutais que les deux affaires étaient liées mais je n’ai rien vu venir concernant le dénouement de l’enquête dont le final m’a totalement prise de court. Je salue d’ailleurs l’auteur pour ce surprenant retournement de situation mais je ne vous en dis pas plus, je ne voudrai pas vous gâcher la surprise !
Concernant les personnages, j’ai bien aimé le duo que forme Henry et Billy. D’un côté, il y a cet homme quelque peu bourru en raison de son handicap qu’il vit assez mal mais qui reste intègre contrairement à ses collègues et n’use pas de la violence ou de son statut de policier pour obtenir des informations ou intimider la population. D’un autre côté, il y a ce jeune orphelin qui a été accueilli par Henry alors qu’il vivait misérablement dans la rue. Il est devenu son homme à tout faire et c’est avec un esprit vif et un vrai talent de dessinateur qu’il apporte son petit plus aux enquêtes de son bienfaiteur. A l’instar du célèbre Sherlock Holmes et son acolyte le docteur Watson, cette équipe fonctionne bien et est assez complémentaire. Toutefois, je regrette que le passé des personnages et surtout celui d’Henry n’ait pas été plus approfondi. Peut être qu’il y aura une suite et que certaines de mes interrogations trouveront une réponse à ce moment.
En bref, j’ai été séduite par la plume de l’auteur qui m’a totalement plongée dans un Londres d’une autre époque. Malgré quelques points restés dans l’ombre, j’ai passé un très bon moment de lecture. Je tiens à préciser que si elle prévoit une suite à ce roman, je n’hésiterai pas à la lire !