Chronique « Dents d’ours, tome 4 »
Scénario de Yann, dessin de Alain Henriet,
Public conseillé : Adultes, adolescents
Style : Aventure historique
Paru chez Dupuis, le 25 mai 2016, 48 pages, 14.50 euros
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L’histoire
Début mai 1945. Hitler s’est suicidé. L’Allemagne est vaincue et le territoire du IIIe Reich se réduit un peu plus chaque jour. Dans la débâcle ambiante, quelques derniers régiments de SS fanatisés continuent à se battre, avec l’espoir fou d’une arme secrète terrifiante et ultime, L’AMERIKA BOMBER, un bombardier capable de ravager New-york…
C’est exactement ce dont rêve Max, qui se réveille, après le bombardement du hangar secret ou il était présent.
A peine a t-il levé un sourcil, qu’il cherche désespérément la Flugkapitan Hanna. Elle le retrouve sur la piste d’envol. Dans l’habitacle minuscule, Hanna sort un Lunger et le tend à Max. Maintenant, elle sait que sa mission est de la tuer….
Au QG des forces d’invasion américaine, de nouveaux ordres arrivent. L’opération “PaperClip”, dont la priorité est de capturer le maximum de savants allemands…
Ce que j’en pense
Comment ça, un tome 4 de “Dents d’ours” ? Pourtant, Yann et Alain Henriet avaient fini (et bien fini) leur superbe trilogie, qui racontaient l’histoire des trois amis Max, Hanna et Werner, tous 3 pilotes émérites, pris dans le tourbillon de la seconde guerre mondiale.
Puisque l‘intrigue sur l’identité de Werner/Max est éventé, les auteurs remettent donc le couvert, en se concentrant sur les particularités de la série, à savoir les armes technologiques de l’Allemagne Nazie.
On a donc droit à un petit florilège des plus folles inventions (réelles, prototypées ou fantasmées) de cette fin de guerre. Le projet “Amerika Bomber”, qui donne son nom a la série, avec un bombardier à longue portée, (le magnifique Horten 20) censé porter un coup fatal à l’Amérique ; le Château de Fürstentstein et son incroyable réseau souterrain “Reise”, sans oublier le bombardier sub-orbital “SilberVogel”. De quoi faire frémir à l’évocation d’une apocalypse atomique et placer Hanna et Werner dans un conflit dramatique de niveau mondial…
Honnêtement, je regrette que la série continue sans ce qui en faisait son sel (les relations humaines) et se concentre sur le décorum (l’aviation technologique).
Bien entendu, de ce coté là, rien à dire. Les dessins de Alain Henriet avec de “vrais avions” (P38 Lighting, Turno-Jäger Me 262”), ou ceux consacrés aux prototypes ou projets sont magnifiques. Les combats aériens, la mise en place des cases (grands paysages contre cadres serrés), tout est travaillé avec le soucis d’une lisibilité maximale. Le trait, réaliste, sobre et élégant, est accompagné par les couleurs (de bon ton) de Usagi.
Enfin, un petit regret de ma part : l’abus de terminologie allemand (notamment les grades de l’armée) qui ne servent pas vraiment le récit.
Pour résumer. Vous voulez retrouver Hanna et Werner dans la débâcle du IIIe Reich ? Ca tombe bien, Yann et Henriet vous embarquent dans un nouveau round, avec avions supersoniques et menace atomique qui planent…