Quatrième de couverture
Une chaleur caniculaire règne sur la côte est. Henry, treize ans, et sa mère Adèle doivent faire les dernières courses pour la rentrée des classes. Une rencontre fortuite au supermarché va venir tout bouleverser : Franck, un taulard en cavale, leur demande de l’héberger. Le temps d’un long week- end, le trio va vivre en huis clos une expérience qui bouleversera leur vie à jamais…
Henry a 13 ans et une vie peu ordinaire. Il habite seul avec sa mère, agoraphobe qui vit recluse depuis que la vie sociale est devenue trop difficile à supporter. Si la situation semble au premier abord étouffante, j’ai été très touchée par la bienveillance d’Henry, qui fait de son mieux pour prendre soin de sa mère vénérée. Tout semble naturel, pour lui, il vit avec elle hors du temps, presque hors du monde et de ses douleurs.
En lisant ce roman, j’ai eu l’impression, moi aussi, d’être emportée hors du temps et loin du monde. Dès les premières pages, j’ai été imprégnée par l’atmosphère éthérée de ce roman que j’ai lu doucement, comme un bonbon que je ne voudrais pas sentir fondre dans ma bouche. Si j’ai trouvé le style très banal, j’ai apprécié la construction du roman. L’histoire est racontée par Henry, et je dois dire que Joyce Maynard n’est pas très douée pour se mettre dans la peau et le style d’écriture d’un jeune adolescent. Cependant, le rythme est maîtrisé à la perfection. La trame principale est régulièrement interrompue par les réflexions d’Henry qui raconte les événements ayant mené au mode de vie particulier de sa mère. Grâce à ces oscillations entre le présent et le passé, le huis clos n’est jamais pesant. Mais il n’y a pas que ça.
Ce huis clos, un pari littéraire potentiellement risqué, est, contre toute attente, tout sauf étouffant. Le retour à la vie qui va s’opérer entre ces trois-là confère au récit une dimension très émouvante. Parce qu’au contact de Frank, Henry va apercevoir la possibilité d’une autre réalité, faite de petits riens qui, en s’additionnant, commencent à lui donner une image de ce à quoi le bonheur pourrait en fait ressembler. Apprendre, enfin, à jouer au base-ball. Connaître les secrets pour réussir ses tartes à tous les coups. Se voir grandir, d’un coup, le temps d’un long week-end bien trop court…
Disponible en français (traduit par Françoise Adelstain) en poche chez les éditions 10/18 (256 pages)