« Il me dit que je suis belle. Je me dis que je suis grosse. Et si j’étais les deux en même temps.«
Genre : Contemporain
Nationalité : Etats-Unis
Date de publication : 2016
Éditeur : Michel Lafon
Traduction : Isabelle Troin
Note :
Résumé :
Willowdean est ronde, et alors ? Pas besoin d’être super slim pour s’assumer. Jusqu’au jour où elle rencontre Bo, qui porte un peu trop bien son nom, et ne tarde pas à lui voler un baiser. Mais peut-il vraiment l’aimer ? On lui a tellement dit que les filles comme elle ne sont que des seconds rôles.
Un seul moyen de retrouver confiance en elle : faire la chose la plus inimaginable qui soit… s’inscrire au concours de beauté local présidé par sa propre mère, ex-miss au corps filiforme. Entraînant dans son sillage tout un groupe de candidates hors normes, Will va prouver au monde, et surtout à elle-même, qu’elle aussi a sa place sous les projecteurs.
Mon avis :
Je ne peux débuter cette chronique sans remercier au préalable les éditions Michel Lafon et Livraddict pour m’avoir donner l’opportunité de découvrir ce roman qui a su me parler et me charmer à sa façon.
Quand j’ai su que j’allais pouvoir lire ce roman, j’ai sauté de joie (c’est véridique !) car, pour une fois, le sujet abordé était ni plus ni moins un sujet qui me touchait de près, à savoir l’histoire d’une jeune tout en formes et en rondeurs, qui assume plus ou moins ses petits bourrelets. Du coup, j’en attendais beaucoup et je me voyais déjà clamer haut et fort qu’il faisait partie de mes coups de coeurs. Oui mais en fait non. Je n’ai pas détesté, loin de là, j’ai passé un très agréable moment, mais il manque ce petit je ne sais quoi qui rend une lecture inoubliable.
En fait, je crois que c’est un peu la banalité de l’histoire qui a refréné mes ardeurs. Car, il faut le dire, il ne se passe pas grand chose, le récit est relativement linéaire avec quelques petits rebondissements sans plus. Mon intérêt pour ce roman ne s’est vraiment réveillé que vers le milieu de ce dernier, où là je me suis dit : « Enfin, ça bouge un peu ! ». Je crois qu’en fait, le problème vient du résumé. Selon moi, il en dévoile beaucoup trop. Je m’attendais à ce que le concours soit beaucoup plus présent alors qu’en réalité, on ne fait qu’en parler ou l’entrevoir. Il s’agit avant tout d’une histoire d’amour entravée par les préjugés et les complexes de l’héroïne.
Mais (vous l’attendiez celui là pas vrai ?) en contre-partie, j’ai A.D.O.R.E le personnage de Willowdean et le message que l’auteure fait passer à travers elle. Pour moi, elle incarne à la perfection la jeune femme ronde, qui se sent bien dans sa peau jusqu’à ce qu’un grain sable vienne tout remettre en cause, et ce grain de sable n’est autre que le regard des autres. Les moqueries, les réflexions, ont en a tous eux mais elles sont accentuées quand on est pas dans la norme, quand on a un « défaut » qui n’est pas « conforme » aux standards de beauté. Et ce que j’aime chez Will, c’est qu’elle ne se laisse pas faire, qu’elle a du mordant et cette petite dose d’auto-dérision qui ne la rend que plus crédible. Elle voit les choses en face et ne se prive pas de les pointer du doigt. Même si elle a cette fragilité et ses craintes dû à son poids, elle n’est pas pour autant malheureuse à cause de lui. Ce sont les petits choses de la vie, l’amour, l’amitié qui la tracasse véritablement dans sa construction d’elle-même. Et ça, moi je dis oui. Être grosse ne signifie pas « être malheureuse » et rester chez soi pour éviter les mauvais regards. On peut être grosse (et non, ce n’est pas une insulte, c’est un simple adjectif) est croquer la vie à pleine dent et surtout être heureuse ! Je pense que c’est ce message que Julie Murphy a voulu faire passer dans son roman. La seule personne capable de nous donner des limites, c’est nous et personne d’autre. Alors, pourquoi ne pas se lancer dans des concours de beauté ? Je pense que vous vous en doutez un peu, mais je me suis totalement retrouvée en Willow et c’est ce qui m’a touché dans ce roman. Néanmoins, j’ai aussi aimé les autres personnages, qui ont tous un « petit truc en plus » même si Bo est trop beau à mon goût (jeu de mot nul, je vous l’accorde mais j’ai pas pu m’en empêcher).
Le seul autre point un peu négatif est sans doute le style de l’auteure, que j’ai trouvé un peu trop simple mais pour autant divertissant. L’atmosphère du roman est légère et parfois drôle, on se laisse vite emporter dans les tourments de l’adolescence de Willowdean et on applaudit face au courage de cette dernière. Pour faire un rapide petit récapitulatif : Dans sa simplicité, cette histoire saura vous distraire tout en vous faisant réfléchir. Un bon roman de vacances pour décomplexer sur la plage !
En attendant de vous retrouver prochainement pour une nouvelle chronique, je vous souhaite à tous et à toutes de bonnes lectures !
Bisous à vous mes petits bouquineurs !
L’auteure :
Julie Murphy est l’auteure d’un premier roman acclamé par la critique américaine, Side Effects May Vary. Elle vit au Texas avec son mari barbu, ses deux chats caractériels et son loulou de Poméranie. Quand elle n’écrit pas, elle regarde ses films préférés en boucle ainsi que tous les documentaires sur la conquête de Mars. Miss Duplin, son deuxième roman, s’est hissé à la première place des meilleures ventes de New York Times. Le roman est en cours d’adaptation au cinéma par les studios Disney.