Chronique « Corentin, les trois perles de Sa-Skya »
Public conseillé : tout public,
Scénario de Jean van Hamme, dessin de Christophe Simon,
Style : Aventure,
Paru aux éditions « Le Lombard », 56 pages, le 17 juin 2016, 14.99 euros,
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L’Histoire
Au terme d’un grand voyage, Corentin Feldoë et ses amis ont trouvé refuge au palais de Sompur. Mais l’envie de repartir le taraude déjà….
Le soir, Le Rajah le demande. Il lui montre les trois perles précieuses uniques et inestimables, qu’il réserve en dot au mariage de sa fille Sa-Sky. Il en profite pour demander à son ami s’il accepte de l’épouser ?
Pris au dépourvu, mais surtout ne voulant pas s’engager, Corentin refuse. Ce geste inattendu contrarie énormément le Rajah, qui lui demande de partir comme il est venu : à pied et sans rien… Corentin s’exécute et ne part qu’avec ses deux compagnons, le tigre Moloch et le gorille Belzébuth.
Une semaine plus tard, il apprend qu’une des perles a été dérobée. Plus étrange, les gardes étaient profondément endormis et rien d’autre n’a été volé…
Ce que j’en pense
70 ans après la création de la série “Corentin“ par Paul Cuvelier, dans le premier numéro du journal Tintin, Le lombard édite un nouvel épisode. Enfin, pas si nouveau, puisque le scénario, qui date des années 70, avait été écrit par Jean Van Hamme, (l’inventeur de Thorgal, XIII et Largo Winch…).
La série a marqué les lecteurs de BD de cette époque (des années 45 aux années 60) avec son petits héros français vivant de grandes aventures dans des pays étrangers.
Ne connaissant (presque) pas la série Corentin, j’ai découvert cet épisode avec une quasi-virginité BDphyle. Néanmoins, mon goût du dessin classique et du franco-belge en général était un à priori positif.
J’ai plongé assez facilement dans cette gentille aventure humaine, très académique. Son petit parfum rétrograde, façon madeleine de Proust s’exprime dans une mise-en-scène assez rigide, des personnages secondaires qu’on n’oserait plus aujourd’hui (un tigre et un gorille), sans oublier un gros volume de texte à l’éloquence raffinée et bien-pensante. Et pourtant, j’ai passé un bon moment !
Au dessin, le scénario écrit à l’époque par Jean Van-Hamme, est mis en image par Christophe Simon. Le dessinateur des reprises d’Alix est un grand admirateur de Cuvelier, et cela se sent !
Véritable éponge, comme il l’a fait avec Jacques Martin, Christophe s’installe dans les bottes du maître. Pourtant éloigné du style ligne claire de Jacques Martin, ce nouveau challenge roule comme si de rien n’était. Le coté pictural, la mise-en-scène un peu raide et même les grandes splash-pages fourmillant de détails, on s’y croirait.
Passionné de voyage, Christophe Simon a fait un repérage en Inde et s’en ai servi pour des décors d’une précision extraordinaire. Cela sonne un peu “carte postale”, mais c’est le genre qui veut ça et je ne bouderais pas mon plaisir pour autant.
Pour résumer, vous voulez reprendre un petit bonbon sucré de BD franco-belge des années 50-60 ? Soit vous vous vous dégottez un vieil album, soit vous lisez cet épisode de Corentin. Le plaisir sera le même.