Bris de réputation planétaire… — Chaque nation se présente à ses voisins principalement par ses nouvelles télévisées où s’entassent les faits divers spectaculaires (du moins dans leur traitement) et majoritairement négatifs : vols, viols, assassinats, incendies, répressions et bavures policières, scandales politiques, collusions, émeutes, corruptions… Sans parler des catastrophes naturelles : tornades, feux de forêt, raz de marée, ouragans, tremblements de terre, tsunamis… Le sédentaire qui n’a jamais franchi les frontières de son pays se forme ainsi une bien bizarre et bien fausse image des États qui avoisinent le sien ou partagent la planète avec lui.
Peurs et dérision — Nous sommes des singes apeurés, perdus dans le monde des phénomènes. Privés de sens, nous nous réfugions dans l’ironie amère et la dérision, et transformons ainsi la beauté du monde en grisaille.
Je suis à lire Les petits riens de Julie Turconi. Une série de tableaux bien brossés de sa vie quotidienne montréalaise. Météo, saisons, promenades dans les parcs, faunes et flores urbaines… tout y passe dans un style qui coule comme une eau libre. Contenu paisiblement amené, mais lourd de non-dit. Une force tranquille, mais efficace.
Je vous le recommande si vous aimez les conversations murmurées, les confidences où l’essentiel se révèle avec discrétion.
L’auteur…
Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon