L’Herbier sauvage (T1)

Chronique « L’Herbier sauvage, tome 1 »

Public conseillé : Adultes,

Scénario de Fabien Vehlmann, dessin de Chloé Cruchaudet,


Style : Socio-érotique,
Paru aux éditions « Soleil », le 25 mai 2016, 136 pages, 17.95 euros,
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Le principe

L’herbier sauvage est un livre illustré érotique mais pas tellement.
Fabien Vehlmann, l’auteur notamment de la série « Le marquis d’Anaon », a mené une sorte d’enquête sociologique sur la sexualité de ses contemporains. Il interviewe des gens, hommes et femmes, et ne retranscrit dans l’herbier sauvage qu’une part de leur récit, une anecdote, un détail, un moment… On trouve de tout, pour tous les gouts, ce qui est somme toute assez rassurant.

Ce que j’en pense

1er effet positif du livre, il est décomplexant, car tout y passe.
Ce n’est pas un livre de psychologie, ni de sociologie, ni un ouvrage érotique au sens primaire du terme. Non, pas de conseil, pas de jugement, pas d’encouragement, rien que le récit choisit par l’auteur.
Vous ne le lirez pas d’une seule main en cachette, mais vous pourriez éprouver autre chose que la seule satisfaction de la lecture.

Et là est le 2ème effet positif du recueil… Quand même.
On pourrait être surpris du choix du sujet par le scénariste de BDs plutôt connotées pour les jeunes comme la série Seuls (très bien du reste) ou des derniers Spirou. Il avait aussi écrit « Paco les mains rouges » (que je recommande tout particulièrement) qui n’a rien à voir avec la jeunesse mais particulièrement réussi. On le voit, Fabien Vehlmann est un touche à tout et en tant que tel, il fallait bien à un moment qu’il se frotte à ce genre (J’adore cette phrase !).

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C’est la signature de Chloé Cruchaudet qui a suscité mon intérêt dans un premier temps. Non pas que je répugne à chroniquer des ouvrages érotiques (Oh non alors !) mais je me demandais ce que je pouvais attendre dans ce registre d’un auteur étiqueté «jeunesse». Chloé Cruchaudet, je connaissais pour avoir porté aux nues (pas mal non plus celle-là) la merveilleuse BD mauvais genre.

Je n’ai pas été déçu ! Les illustrations sont douces, pleines de tendresse, même pour les partouzeurs (ses). C’est joli, sensuel, jamais vulgaire ! Certaines planches mériteraient d’être encadrées et accrochées aux murs.

En ces temps macabres du retour des dévots et tartuffes, où l’érotisme redevient un art dangereux, il faut soutenir et affirmer la liberté de baiser et d’en parler, voir même, d’en faire de l’art comme ici.

Et c’est là le troisième effet vivifiant du livre : une manifestation de liberté, autant des auteurs que des interviewés. On sort du caché tout en restant anonyme. Cette personne aux fantasmes si éloignés des miens pourrait être mon voisin de train de banlieue (j’ai du mal à le croire mais peut-être..).

Pour résumer, L’herbier sauvage est un joli livre illustré érotique, que l’on peut offrir sans risquer d’être taxé de grossier personnage. Attention, tout de même, il existe des gens à qui on ne devrait rien offrir : les dévots tartuffes.

L’Herbier sauvage (T1)L’Herbier sauvage (T1)