Tu te croyais forte. Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde.
Tu manipules ? Tu deviendras une proie.
Tu domines ? Tu deviendras une esclave.
Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t’imposer dans ce monde, y trouver ta place.
Et puis un jour…
Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi.
À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche.
Juste une ombre.
Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré.
On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres.
On t’observe jusque dans les moments les plus intimes.
Les flics te conseillent d’aller consulter un psychiatre. Tes amis s’écartent de toi.
Personne ne te comprend, personne ne peut t’aider. Tu es seule.
Et l’ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos.
Ou seulement dans ta tête ?
Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard…
Tu commandes ? Apprends l’obéissance.
Tu méprises? Apprends le respect.
Tu veux vivre? Meurs en silence…
Mon avis
De Karine Giebel, je n’avais lu que Purgatoire des Innocents que j’avais adoré. Voulant m’essayer à d’autres de ses romans, je me suis empressée de me procurer Juste une Ombre le jour où je suis tombée dessus en librairie. Avec sa couverture et son résumé intrigants, ce thriller psychologique avait tout pour me plaire !
Tout commence lorsque Cloé, au détour d’une ruelle, est suivie un soir par un inconnu portant un sweat sombre à capuche. Croyant sa dernière heure arrivée, Cloé est soulagée lorsque son mystérieux et pour le moins inquiétant stalker, rebrousse chemin la laissant sous le choc et tremblante de peur au pied de sa voiture. Sa vie va alors basculer depuis cette fameuse nuit et le quotidien de Cloé va se transformer en véritable cauchemar. Bien que la jeune femme affirme que l’ombre continue à la suivre, son entourage ne semble pas la croire la faisant par la même occasion douter sur sa propre santé mentale.
Contrairement à Purgatoire des Innocents, Karine Giebel nous livre un roman qui met l’accent sur la souffrance et surtout la torture psychologiques. A l’instar des personnages décrits, j’ai été prise au piège dans les rouages de l’intrigue qui se révèle captivante. Un sentiment de malaise s’installe petit à petit et plus d’une fois, mon esprit de lectrice à été mis à rude épreuve. Le style de l’auteur est percutant et on peut dire qu’elle n’y va pas de main morte. Le suspense est à son comble d’autant plus que je n’arrivais à deviner ce qui se cacher derrière l’ombre et ce jusqu’à la toute fin. Je dois avouer qu’une fois en main, j’avais du mal à lâcher le livre tant je voulais connaitre le fin mot de l’histoire.
Karine Giebel tisse sa sombre toile et l’étau se resserre peu à peu sur ses personnages. Chacun d’eux a sa part d’ombre et ses failles. Au fil des chapitres, l’auteur met en lumière leurs caractères et personnalités mais surtout leurs secrets. Ainsi, il y a Cloé, une femme ambitieuse et qui sait user de ses charmes pour s’assurer la réussite autant sur le plan professionnel que personnel. Malgré une arrogance et une assurance apparentes, Cloé cache une vulnérabilité et une fragilité émotionnelle en partie à cause d’un ex mari violent. Par ailleurs, j’ai particulièrement aimé la manière dont l’auteur arrive à jouer avec nos nerfs au même titre que Cloé. L’ombre qui la poursuit est-elle réelle ou est-ce juste le fruit de son imagination? Personne ne semble la croire quand elle affirme qu’un homme la suit et en veut à sa vie. Alors, on se pose aussi des questions, on doute de tout…Sombre-t-elle dans la folie? Cloé ne sait plus quoi penser et c’est le début d’une longue décente en enfer.
D’un autre coté, on fait la connaissance d’Alexandre Gomez, commandant de police qui n’a pas froid aux yeux et surtout pas la langue dans sa poche. J’ai vraiment accroché à ce personnage qui m’a amusée avec son coté grande gueule et ses répliques cinglantes. Toutefois, cet homme à l’attitude bourrue m’a particulièrement touchée vis à vis d’un certain aspect de sa vie. Sa souffrance est palpable mais il fait tout pour la dissimuler à son entourage. D’autres personnages font bien sur leur apparition aux côtés des deux principaux que j’ai cité mais je vous laisse le soin de les découvrir pas vous-mêmes en cours de lecture. Karine Giebel nous dépeint des personnages torturés, des écorchés de la vie qui traînent leurs blessures émotionnelles tel un poids accroché à leurs chevilles et bien malgré moi, je m’y suis attachée !
En bref, Juste une Ombre a été un vrai petit coup de cœur. J’ai, une fois de plus, adoré la plume de l’auteur qui m’avait séduite avec Purgatoire des Innocents. Karine Giebel a un style bien particulier où l’espoir ne semble pas permis mais qui, malgré tout, laisse une forte impression une fois qu’on a refermé le livre. Je peux vous assurer que je ne compte pas m’arrêter là et j’ai bien l’intention de découvrir d’autres de ses roman !