Michel Lafon - Janvier 20169782749927626
[EDIT : il a été choisi pour la deuxième édition alors que je venais de le lire ! Mais bon, comme j'avais envie de participer d'une façon ou d'une autre, j'ai attendu le jour J (avec un peu de retard haha) pour publier la chronique !#]
De quoi ça parle
Adolescent atteint du syndrome d’Asperger, Jacob Hunt ne possède pas le mode d’emploi pour communiquer avec les autres. Enfermé dans sa bulle, il est pourtant d’une intelligence prodigieuse. Un sujet le passionne plus que tout : la criminalistique. Il parvient souvent à se rendre sur des scènes de crime, où il ne peut s’empêcher d’expliquer aux policiers comment faire leur travail. En général, il tombe juste. Mais lorsqu’un assassinat se produit dans le quartier, l’attitude de Jacob est un signe flagrant de culpabilité pour la police. Pour la mère et le frère de Jacob, l’intolérance et l’incompréhension qui ont toujours menacé leur famille resurgissent brutalement. Et cette question lancinante, qui ne laisse pas leur âme en paix… Jacob a-t-il, oui ou non, commis ce meurtre ?
Et ça donne quoi
Le syndrome d'Asperger est sans doute la forme d'autisme la plus médiatisée, de Dustin Hoffman en génie mathématique dans le superbe Rain Man à Sheldon Cooper dans The Big Bang Theory, on s'amuse souvent de ces savants aux habitudes étranges. Mais qu'en est-il réellement ? Que se passe vraiment dans la tête de ces hommes et de ces femmes souvent incompris par une société qui se gargarise de sa normalité ? L'autisme est un sujet qui m'intéresse beaucoup, comme tout ce qui touche à la psychologie en général d'ailleurs (je vous ai déjà dit que j'avais fait un an de psycho ? Pour me planter à cause des maths ?), je me suis déjà plongée dans les récits autobiographiques de Daniel Tammet et de Josef Schovanec pour tenter de mieux les cerner et c'est ici avec délice que je me suis immergée dans ce roman. Jodi Picoult a fait des recherches et ça se voit, les descriptions du comportement de Jacob, les explications sur le pourquoi de ses réactions, de son attitude et de ses lubies sont magnifiquement bien traitées et j'y ai très bien retrouvé les deux auteurs que je viens de vous citer (eux-mêmes autistes et qui savent donc de quoi ils parlent).
Mais loin d'être un essai psycho-chiant, A L'Intérieur est un thriller haletant : un meurtre a été commis et tout désigne Jacob qui, incapable de comprendre vraiment de quoi on l'accuse, incapable de répondre correctement aux questions des policiers, incapable de soutenir un regard, s'enfonce de plus en plus. Le personnage est très déroutant, pourtant, on se prend vite d'affection pour ce grand dadais très intelligent et en apparence égoïste, qui ne comprend pas du tout comment le reste du monde fonctionne. Les chapitres sont construits, en alternance, autour du point de vue de plusieurs personnages, Jacob bien sûr, Emma la mère patience et la mère courage qui nous en apprend beaucoup sur la vie au quotidien avec un enfant autiste, Théo, le petit frère qui a souvent le rôle du grand face aux bizarreries de son aîné, Rich, le flic en charge de l'enquête qui a bien du mal à savoir sur quel pied danser avec ce suspect peu commun et enfin, Oliver, avocat débutant et peu sûr de lui. Chacun a des caractéristiques qui lui sont propres et nous donne une vision bien particulière de ce syndrome. C'est passionnant et tout cela nous fait rapidement nous questionner à la fois sur Asperger mais aussi sur la responsabilité pénale et sur les notions de handicap et de folie.
L'enquête est peut-être le seul élément qui pêche un peu dans ce roman. Il faut dire qu'étalée sur 600 pages, avec un suspect qui ne dit rien ou très peu, tout cela tourne parfois un peu en rond. Mais pendant que les flics font du surplace, nous continuons à vivre aux côtés de cette petite famille pas comme les autres et je fus bien triste de les quitter en tournant la dernière page.
En bref
A L'Intérieur est un roman passionnant et très prenant que vous ne pouvez plus quitter assez rapidement et on ressort de ce livre avec une grosse sensation d'injustice qui vous colle au palais. C'est donc un grand coup de cœur pour ce roman et pour cette autrice que je découvre aujourd'hui, ça fait vraiment plaisir de voir ce type de sujet être aussi bien traité, preuve, s'il en fallait, que la littérature et la fiction ne sont diablement pas inutiles.
Ce gamin a une tignasse magnifique...
J'ai FAILLI lire ce bouquin dans le cadre du tout nouveau Club de Lecture organisé par Le Petit Pingouin Vert. Je dis bien failli parce qu'à la toute dernière minute, les sondages ont parlé et il est passé de la première à la deuxième. Depuis, je boude et puis c'est tout. Je détiens toujours Monsieur Patate en otage et gare à vous si vous continuez à vous opposer à ma volonté, non mais ! Mais trêve de galéjades et passons à la chronique. Oui, je l'ai lu quand même, faut pas déconner, quand j'ai une idée en tête, je ne l'ai pas ailleurs (et pas de mauvais jeu de mots, je vous vois venir !).[EDIT : il a été choisi pour la deuxième édition alors que je venais de le lire ! Mais bon, comme j'avais envie de participer d'une façon ou d'une autre, j'ai attendu le jour J (avec un peu de retard haha) pour publier la chronique !#]
De quoi ça parle
Adolescent atteint du syndrome d’Asperger, Jacob Hunt ne possède pas le mode d’emploi pour communiquer avec les autres. Enfermé dans sa bulle, il est pourtant d’une intelligence prodigieuse. Un sujet le passionne plus que tout : la criminalistique. Il parvient souvent à se rendre sur des scènes de crime, où il ne peut s’empêcher d’expliquer aux policiers comment faire leur travail. En général, il tombe juste. Mais lorsqu’un assassinat se produit dans le quartier, l’attitude de Jacob est un signe flagrant de culpabilité pour la police. Pour la mère et le frère de Jacob, l’intolérance et l’incompréhension qui ont toujours menacé leur famille resurgissent brutalement. Et cette question lancinante, qui ne laisse pas leur âme en paix… Jacob a-t-il, oui ou non, commis ce meurtre ?
Et ça donne quoi
Le syndrome d'Asperger est sans doute la forme d'autisme la plus médiatisée, de Dustin Hoffman en génie mathématique dans le superbe Rain Man à Sheldon Cooper dans The Big Bang Theory, on s'amuse souvent de ces savants aux habitudes étranges. Mais qu'en est-il réellement ? Que se passe vraiment dans la tête de ces hommes et de ces femmes souvent incompris par une société qui se gargarise de sa normalité ? L'autisme est un sujet qui m'intéresse beaucoup, comme tout ce qui touche à la psychologie en général d'ailleurs (je vous ai déjà dit que j'avais fait un an de psycho ? Pour me planter à cause des maths ?), je me suis déjà plongée dans les récits autobiographiques de Daniel Tammet et de Josef Schovanec pour tenter de mieux les cerner et c'est ici avec délice que je me suis immergée dans ce roman. Jodi Picoult a fait des recherches et ça se voit, les descriptions du comportement de Jacob, les explications sur le pourquoi de ses réactions, de son attitude et de ses lubies sont magnifiquement bien traitées et j'y ai très bien retrouvé les deux auteurs que je viens de vous citer (eux-mêmes autistes et qui savent donc de quoi ils parlent).
Mais loin d'être un essai psycho-chiant, A L'Intérieur est un thriller haletant : un meurtre a été commis et tout désigne Jacob qui, incapable de comprendre vraiment de quoi on l'accuse, incapable de répondre correctement aux questions des policiers, incapable de soutenir un regard, s'enfonce de plus en plus. Le personnage est très déroutant, pourtant, on se prend vite d'affection pour ce grand dadais très intelligent et en apparence égoïste, qui ne comprend pas du tout comment le reste du monde fonctionne. Les chapitres sont construits, en alternance, autour du point de vue de plusieurs personnages, Jacob bien sûr, Emma la mère patience et la mère courage qui nous en apprend beaucoup sur la vie au quotidien avec un enfant autiste, Théo, le petit frère qui a souvent le rôle du grand face aux bizarreries de son aîné, Rich, le flic en charge de l'enquête qui a bien du mal à savoir sur quel pied danser avec ce suspect peu commun et enfin, Oliver, avocat débutant et peu sûr de lui. Chacun a des caractéristiques qui lui sont propres et nous donne une vision bien particulière de ce syndrome. C'est passionnant et tout cela nous fait rapidement nous questionner à la fois sur Asperger mais aussi sur la responsabilité pénale et sur les notions de handicap et de folie.
L'enquête est peut-être le seul élément qui pêche un peu dans ce roman. Il faut dire qu'étalée sur 600 pages, avec un suspect qui ne dit rien ou très peu, tout cela tourne parfois un peu en rond. Mais pendant que les flics font du surplace, nous continuons à vivre aux côtés de cette petite famille pas comme les autres et je fus bien triste de les quitter en tournant la dernière page.
4,5/5
En bref
A L'Intérieur est un roman passionnant et très prenant que vous ne pouvez plus quitter assez rapidement et on ressort de ce livre avec une grosse sensation d'injustice qui vous colle au palais. C'est donc un grand coup de cœur pour ce roman et pour cette autrice que je découvre aujourd'hui, ça fait vraiment plaisir de voir ce type de sujet être aussi bien traité, preuve, s'il en fallait, que la littérature et la fiction ne sont diablement pas inutiles.