Chronique « Une Vie, tome 2 »
Public conseillé : adultes / adolescents,
Scénario de Christian Perrissin, dessin de Guillaume Martinez,
Style : Autobiographie,
Paru aux éditions « Futuropolis », le 16 juin 2016, 72 pages, 15 euros,
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Le principe
Christian Perrissin (scénario) et Guillaume Martinez (dessin) s’attaquent à l’autobiographie de Winston Smith. Cet homme de lettres, écrivain et reporter anglais, a traversé le XXe siècle, en faisant des rencontres marquantes (Aldous Huxley et George Orwell notamment).
En 6 tomes annoncés, les deux auteurs reprennent l’intégralité de son récit, raconté à la première personne. Véritable plongée dans le 20e siècle, marqué par ses tragédies (les guerres), mais aussi véritable témoignage d’une époque.
Ce second épisode se concentre sur l’adolescence de Winston. Élève à la prestigieuse et très huppée université d’Eton, le voici victime des infranchissables barrières sociales entre ces condisciples (de la bourgeoisie) et lui, né d’un milieu modeste…
Ce que j’en pense
J’ai découvert en même temps les deux premiers tomes de cette biographie romanesque et je dois avouer que j’ai été impressionné. Christian Perrissin (scénario) et Guillaume Martinez ont choisi de traiter autant les informations “documentaires” (les modes de vie et de pensée de l’époque) que le monde intérieur.
Tout en finesse, ils reprennent, scène après scène, la vie de Winston. Apprentissage, mais surtout rapports aux autres, difficulté d’intégration, différences sociales, perfidie des anciens, Winston est le souffre-douleurs de ces “messieurs de la haute”.
Avec l’âge, l’adolescent se découvre aussi en tant qu’homme. Ses sentiments et ses désirs s’éveillent.
C’est une période riche en découvertes de toute sorte que Christian Perrissin et Guillaume Martinez traitent dans ce volume. C’est évident, mais ils y rajoutent le fait de vivre par procuration cette période charnière, à l’aube d’un siècle de bouleversement.
Proche d’un procédé romanesque, Christian Perrissin utilise beaucoup la voix Off pour nous informer sur les pensées de Winston. J’ai trouvé le procédé un peu trop présent de temps en temps, mais cela permet de dépasser l’information visuelle ou les dialogues.
Au dessin, Guillaume Martinez nous offre un dessin très classique. Les planches, organisées en trois strips, sont denses et fourmillent d’information. La mise-en-couleur aquarellée d’Isabelle Merlet et Jean-Jacques Rouger rendent l’ensemble “doux et sensible”. Une réussite !