Je vous ai déjà parlé de , la série publiée par Oni Press, dans laquelle Robert Rodi et Jackie Lewis ré-imaginent Robin des Bois comme un gay obligé de s'exiler à cause de sa préférence sexuelle.
La trame est prometteuse. Pourtant, le fait que Robin et ses joyeux compagnons (les Merry Men en version originale) soient gays est pour le moment quelque peu accessoire. Il y a la fameuse scène du baiser que j'avais partagé avec vous à l'annonce de la série mais, pour le reste, nous sommes dans quelque chose de plutôt classique.
Robin et ses joyeux compagnons vivent dans la forêt de Nottingham. Un jour, ils voient une jeune femme seule s'y promener. Elle s'appelle Scarlet et son histoire va forcer Robin et les autres à affronter le Shériff et ses minions une nouvelle fois.
Pour un premier épisode, il ne fallait pas non plus s'attendre à plus. Rodi fait le tour rapide des personnages et impose surtout une tonalité plus sombre que ce que l'on a d'habitude de voir ou lire lorsqu'il s'agit de Robin des Bois. Pensez à Game Of Thrones et sa violence. Cela reste soft mais les joyeux compagnons sont vite recouverts de sang lorsqu'ils passent à l'action.
Robin, Alan-A-Dale et Little John ont la part belle. Les autres joyeux compagnons sont plutôt vus rapidement. Je ne suis pas très fan de la caractérisation des trois personnages principaux. Robin est toujours en train de se plaindre et de parler en énigme - méthode faible pour maintenir un suspens afin de donner envie au lecteur de revenir au prochain épisode. Little John est une sorte Obélix, il est bougon et il ne pense qu'à manger. Enfin, Alan, le seul montré homosexuel avec John, agit étrangement. Il embrasse Scarlet sans l'accord de celle-ci. Et, rien n'est vraiment expliqué ou justifié. Est-il bisexuel ? Veut-il faire comme les autres ?
Du coup, l'homosexualité des protagonistes semble être un argument marketing plutôt qu'un élément narratif comme nous l'avait promis Rodi. Quelque part, je pense qu'il était sincère dans sa démarche - il suffit de lire la note d'intention en fin d'épisode pour le voir - mais, cela ne transparaît pas dans l'histoire de ce premier épisode.
J'avoue ne pas être fan du trait de Jackie Lewis, les personnages changent souvent d'aspect. La narration fonctionne plutôt bien mais cela manque de dynamisme qui rendrait la lecture plus fluide.
Finalement, il ne reste pas grand chose de bien sur ce premier épisode de Merry Men à part peut-être la couverture alternative signée Ed Luce pastichant celle de sa création, Wuvable Oaf.
Merry Men #1
Oni Press * Par Robert Rodi & Jackie Lewis * $3.99
Merry Men est une déception en soit. La promesse n'est pas tenue. Nous avons quelque chose de très classique avec une seule scène avec des mecs qui s'embrassent pour faire genre. Peut-être que Rodi traitera mieux la suite. Mais, vu comme il est difficile d'avoir l'épisode en France, je pense que je vais laisser l'affaire avec, tout de même, une certaine déception non-dissimulée.