Léo Sacrin: Mémoires catastrophiques pour collégiens du futur, de L. A. Campbell

Léo Sacrin

Léo Sacrin a douze ans et doit rendre un devoir d'histoire qui consiste à rédiger le journal de son année scolaire destiné aux collégiens du futur. Son professeur envisage de glisser tous leurs cahiers dans une capsule qu'ils iront enterrer sous les gradins du terrain de foot. Galère en perspective pour Léo, qui ne comprend rien à l'utilité du projet (il déteste l'histoire) mais va s'y employer du mieux qu'il peut, en agrémentant son récit de petites photos, de dessins ou de frises chronologiques particulièrement rigolotes.

Élève moyen, pas très populaire, Léo se révèle pourtant un narrateur drôle malgré lui. Il nous raconte des anecdotes de son quotidien assez invraisemblables mais franchement cocasses. Premier point noir, il doit partager sa chambre avec deux petites sœurs qui portent encore des couches, ses parents sont prêts à négocier contre un B en histoire. Il se plaint aussi de son cartable trop lourd (pour secrètement acheter une trottinette hyper branchée) mais se coltine un caddy vintage pour trimballer ses bouquins ! Il porte des vêtements usés, trop grands pour lui, parce que sa mère New Age est contre le gaspillage et dicte à toute la famille un régime végétarien. Mais dès que celle-ci s'absente, son père et lui, allergiques au tofu, deviennent complices dans le crime en faisant un barbecue en plein hiver pour leur festin de viande grillée. 

C'est une lecture très attachante, qui tourne en dérision les petits bobos de la vie. Léo est sans doute le souffre-douleur de garçons bêtes et méchants, mais Léo a aussi un super pote qui partage avec lui ses coups durs (tous deux ne s'entendent pas sur le bal de l'école mais se damneraient pour débloquer le niveau de leur jeu vidéo qui les empêchent de décrocher le Graal). La vie, quoi. Avec son grain de folie et son lot de catastrophes. Cela se lit en un clin d'œil et cela fait penser au Journal d'un dégonflé ou à Big Nate dans le même genre. Une découverte qui vaut le détour. 

Traduit par Vanessa Rubio-Barreau pour Gallimard Jeunesse, 2013

Repris chez Folio Junior, mai 2016