Dans les premières pages, Hector, un postier proche de la retraite, abat froidement un client à son guichet. C'est alors qu'il se souvient.
Il se souvient de la Toscane, mais ce n'est pas la Toscane riante des vignobles. C'est la Toscane des collines sombres et froides, des sorcières, de la terreur, dans la spirale de la violence de la fin de la Seconde guerre mondiale. Un petit village est pris en tenaille entre les forces alliées et des Allemands agressifs mais de plus en plus acculés à des actes indicibles. Le récit se déroule sur le fond du massacre de Sant'Anna di Stazzemma le 12 août 1944, une tuerie planifiée de 560 civils atrocement exécutés par les SS pour terroriser la population locale et briser ses liens avec la résistance.
Les troupes alliées envoyées en Italie sont essentiellement coloniales, comme les Gurkhas britanniques, ou les Africains de l'empire colonial français. Et les Américains y ont envoyé un grand nombre d'hommes noirs. Quatre de ces soldats se retrouvent coupés du reste de leur régiment, après une opération qui a tourné au fiasco complet. Trois d'entre eux se sont jetés à la poursuite de Train, un homme massif mais simple, qui a d'instinct sauvé un enfant qui se trouvait là, piégé dans l'effondrement d'une grange. L'enfant, gravement blessé et sous le choc, est mutique et complètement amnésique. Les soldats, terrifiés par leur isolement, parviennent à gagner un village et gagnent la confiance et même l'affection de ses habitants grâce à la présence miraculeuse de l'enfant. C'est alors qu'arrivent les partisans italiens, avec un prisonnier allemand.
Au travers d'un roman polyphonique particulièrement bien construit, James McBride aborde avec finesse des thèmes universels. Les rapports de domination au sein de l'armée et entre Noirs et Blancs sont décrits de façon crue, avec la violence morale qu'ils impliquent, à la conscience de laquelle les quatre soldats s'éveillent au fil du récit. Le chaos de la guerre agit comme un révélateur des bassesses et de l'humanité des personnages, et le jeune garçon sauvé par les soldats incarne une possible rédemption, en redonnant leur dignité à ces hommes méprisés.
Du Gallmeister, donc du sûr (non, je n'ai pas d'actions !). Un roman très dur mais lumineux. Tout simplement sublime et puissant.
Il se souvient de la Toscane, mais ce n'est pas la Toscane riante des vignobles. C'est la Toscane des collines sombres et froides, des sorcières, de la terreur, dans la spirale de la violence de la fin de la Seconde guerre mondiale. Un petit village est pris en tenaille entre les forces alliées et des Allemands agressifs mais de plus en plus acculés à des actes indicibles. Le récit se déroule sur le fond du massacre de Sant'Anna di Stazzemma le 12 août 1944, une tuerie planifiée de 560 civils atrocement exécutés par les SS pour terroriser la population locale et briser ses liens avec la résistance.
Les troupes alliées envoyées en Italie sont essentiellement coloniales, comme les Gurkhas britanniques, ou les Africains de l'empire colonial français. Et les Américains y ont envoyé un grand nombre d'hommes noirs. Quatre de ces soldats se retrouvent coupés du reste de leur régiment, après une opération qui a tourné au fiasco complet. Trois d'entre eux se sont jetés à la poursuite de Train, un homme massif mais simple, qui a d'instinct sauvé un enfant qui se trouvait là, piégé dans l'effondrement d'une grange. L'enfant, gravement blessé et sous le choc, est mutique et complètement amnésique. Les soldats, terrifiés par leur isolement, parviennent à gagner un village et gagnent la confiance et même l'affection de ses habitants grâce à la présence miraculeuse de l'enfant. C'est alors qu'arrivent les partisans italiens, avec un prisonnier allemand.
Au travers d'un roman polyphonique particulièrement bien construit, James McBride aborde avec finesse des thèmes universels. Les rapports de domination au sein de l'armée et entre Noirs et Blancs sont décrits de façon crue, avec la violence morale qu'ils impliquent, à la conscience de laquelle les quatre soldats s'éveillent au fil du récit. Le chaos de la guerre agit comme un révélateur des bassesses et de l'humanité des personnages, et le jeune garçon sauvé par les soldats incarne une possible rédemption, en redonnant leur dignité à ces hommes méprisés.
Du Gallmeister, donc du sûr (non, je n'ai pas d'actions !). Un roman très dur mais lumineux. Tout simplement sublime et puissant.