« Je vais te dire ce que je dis à chaque esclave qui arrive à Blackcliff : la Résistance a tenté de pénétrer dans l’école un nombre incalculable de fois. Si tu travailles pour elle, si tu contactes ses membres, et même si tu y songes, je le saurai et je t’écraserai. »
Autrefois l’Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l’empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d’écrire s’expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d’élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté… et sauver ceux qu’ils aiment.
Mon avis
Une braise sous la cendre est un livre qui n’était pas prévu à la base dans mon programme lecture de ce mois-ci mais une amie m’a motivé, pour ne pas dire fortement poussé à le lire (tu te reconnaîtras xD). Il faut dire que la superbe couverture et le résumé ont fini par me convaincre. Certes, ce n’est pas le gros coup de cœur auquel je m’attendais mais j’ai passé un très bon moment de lecture !
Je vais essayer de résumer l’histoire sans trop spoiler surtout que l’univers abordé est si vaste qu’il me serait impossible de tout décrire. Ainsi, l’auteur nous plonge dans un monde où deux peuples sont mis en avant : les Érudits et les Martiaux. Si à la base, ils cohabitaient dans une certaine entente, cet équilibre a été rompu le jour où les Martiaux ont pris le pouvoir et asservi les Érudits. Laia, une jeune Érudite de 17 ans, vit avec son grand frère Darin chez leur grand-parents depuis la mort de leur parents. Sa vie bascule le jour où des Masks, soldats d’élite de l’Empire, font un raid chez elle, assassinent ses grands parents et capturent Darin. Le seul espoir de Laia pour sauver son frère est de retrouver la Résistance, groupe de rebelles qui se bat pour le salue des Érudits. Sera-t-elle assez forte pour affronter ce qui l’attend?
De l’autre côté, il y a Elias, étudiant à Blackcliff, sorte d’institution qui forme les futurs Masks. Bientôt diplômé, Elias n’a pourtant qu’une idée en tête : déserter ! Ayant été élevé par une tribu de nomades, le jeune homme n’arrive pas à se conformer à la dureté de ses semblables et leur cruauté. Cependant, alors qu’il est sur le point de mettre en exécution son plan d’évasion, un événement inattendu vient perturber ses projets. Arrivera-t-il à atteindre cette liberté qu’il désire tant?
L’intrigue est prenante et ne manque pas d’action ni de rebondissements. Certes, j’ai noté quelques incohérences par ci par là, mais rien de bien méchant et ça ne m’a pas gêné outre mesure. Sabaa Tahir nous dévoile un univers riche où la magie et l’aspect fantastique du récit prennent de l’ampleur au fil des chapitres. J’ai particulièrement apprécié le côté sombre qui ressort de ce livre et qui est souvent mal exploité dans le genre Young Adult que j’ai pu lire jusqu’à présent. Entre machinations, trahisons et tortures, Sabaa Tahir n’a rien laissé au hasard et aborde tous ces sujets avec justesse. L’histoire d’amour qui est d’avantage suggérée qu’établie, n’empiète pas sur l’ensemble ce qui n’est pas plus mal et au final, ça ne m’a pas incommodé plus que ça.
L’auteur nous offre par ailleurs, une palette de personnages intéressants et pour la plupart, attachants. Les deux personnages principaux, à savoir Laia et Elias, sont les plus développés, d’autant plus que la narration alterne entre les deux. Ceci nous donne la possibilité de nous mettre à leur place et ainsi connaitre leurs pensées les plus intimes. Autant j’ai été sous le charme d’Elias, autant Laia a eu le don de m’agacer plus d’une fois. En effet, si le premier est charismatique, courageux et intègre, la seconde est lâche, naïve et manque cruellement de discernement. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Elias n’est pas un mask comme les autres et derrière l’apparence froide qu’il se doit d’afficher devant son entourage, c’est un jeune homme juste, d’une extrême bonté et qui ne veut plus verser la moindre goutte de sang. Par contre, j’ai eu du mal au début à accrocher au personnage de Laia et son attitude ne m’a pas facilité la tâche. Il faut dire que son éternel pessimisme et sa tendance à voir une intention de nuire derrière chaque geste qui lui est destiné, m’ont particulièrement exaspérée.
D’autres personnages gravitent autour des deux protagonistes tels que : la Commandante, qui incarne à la perfection le rôle du méchant de l’histoire. C’est une femme cruelle, perfide et qui n’hésite pas à mutiler ses esclaves. Toutefois, elle possède un petit quelque chose qui la rend intriguante. Il y a aussi Hélène, en dernière année à Blackcliff et meilleure amie de Elias. C’est une jeune femme forte et déterminée. J’ai aimé son caractère bien trempé. Keenan est, quant à lui, membre de la Résistance et va plus ou moins épauler Laia. J’avoue que je n’étais pas fan au début de ce personnage mais j’ai fini par l’apprécier. Bien sur d’autres personnages viennent s’ajouter à cette liste mais je vous laisse les découvrir par vous-mêmes.
En bref, j’ai été séduite par la plume de l’auteur et la simplicité de son style. Le récit est fluide et je n’ai eu aucun mal à venir à bout des 500 pages et quelques. Ainsi, Sabaa Tahir signe avec ce premier volet le début d’une saga qui s’annonce prometteuse, et j’ai hâte de découvrir ce que nous réserve la suite !