C'est une histoire d'amour, de folie, de soleil, de lumière... avec un bémol.
J'ai aimé plein de choses dans ce roman, et surtout plein de petites choses. Une liste, peut-être?
La couverture. La fantaisie. Les émotions toujours présentes. Les personnages fantasques. Le père qui appelle sa femme chaque jour par un prénom différent. Mademoiselle Superfétatoire, grand oiseau exotique membre à part entière de la famille. La musique omniprésente. Le ton léger du début et doux-amer de la suite. L'amour sans faille du père pour sa femme. Leur vouvoiement. L'absurdité des situations. Les petites phrases que j'avais envie de "post-iter" (j'invente des mots si je veux). La lutte contre le quotidien et les habitudes. La vérité toujours sur un fil. La tendresse et la drôlerie. La nostalgie. Le lent basculement vers la folie. Le regard du jeune narrateur, son interprétation au pied de la lettre de ce qu'il entend. Le contre-voix du père dans son journal. La plume fluide et le rythme du roman, dont les pages se tournent, et se tournent encore, sans voir le temps passer. Pour un premier roman, c'est extrêmement bien écrit, plein de verve. J'ai souvent pensé à l'écriture et aux romans d'Alexandre Jardin, durant ma lecture, en plus de L'écume des jours, qu'il m'a donné envie de relire.
Et le bémol, me direz-vous? Un détail, sans doute. J'ai trouvé les parents tellement égoïstes, que l'impression dérangeante qui en a résulté m'a empêché d'en profiter totalement. On est donc passé à "ça" du coup de cœur.
Je craignais, vu l'engouement généralisé, que ça retombe comme un soufflé (comme c'est trop souvent le cas lorsqu'on attend beaucoup d'un roman), mais pas du tout : hormis cet élément (mais on sait combien me chiffonnent toutes ces histoires qui posent la question de l'éducation, des choix personnels et de la vie que nous offrons à nos enfants), je l'ai trouvé très réussi tantôt sensible, tantôt jubilatoire, et surtout touchant de bout en bout.