Léon le poltron de Bill Peet
Qu’on se le dise, Léon est un poltron. Un vrai de vrai. C’est même écrit dans le titre de son livre, c’est pour dire. Les chiens ou les épouvantails lui hérissent le poil de terreur ! Léon est un gros poltron … mais personne ne le sait car il fait semblant d’être vaillant. Il bombe le torse, il relève la tête et avance sans demander son reste. Seulement voilà, lorsqu’on est la fidèle monture d’un courageux chevalier, on doit laisser la peur au placard, et ça, Léon ne sait pas faire ….
Aujourd’hui, je vous présente un album en tout point adorable, qui saura ravir le cœur des grands et des petits lecteurs et qui, cerise sur le gâteau, aidera ces derniers à surmonter leurs peurs avec panache ! Alors en selle, cavalier
La peur, Léon connaît, il vit avec depuis assez longtemps pour savoir faire semblant d’être vaillant. Mais tout bascule le jour où un monstre pose ses bagages en campagne, bien décidé à goûter aux habitants. Le brave chevalier de la Baguenaude, le maître de Léon, ne peut décemment pas laisser cet ogre gigantesque faire mu-muse avec de pauvres gens. Aussi, d’un coup d’éperon, il se lance à sa poursuite. Léon en a le poil qui se hérisse – il faut dire que la description du monstre n’est pas très rassurante – mais par fierté, il conduit quand même son maître jusqu’au cœur de la forêt ténébreuse.
C’est là, qu’ils tombent nez à nez avec la bête, un véritable cauchemar ambulant, et il ne suffit que d’un rugissement pour que Léon détalle comme un lapin, le chevalier de la Baguenaude sur le dos. Ce dernier a beau tempêter et vociférer, son cheval n’a plus qu’une idée derrière la tête : échapper aux griffes du monstre et sauver son maître d’une mort certaine.
Hélas, Léon a si peur qu’il ne fait pas attention à ce qu’il fait et qu’une branche mal placée vient désarçonner son cavalier. N’écoutant que sa peur, le cheval ne remarque même pas que son maître est désormais aux mains du monstre, perdu en pleine forêt. Lorsqu’il s’en aperçoit, Léon est déjà loin et hors de danger. Mais contre toute attente, il fait demi-tour et s’élance au galop dans la forêt. Tout peureux qu’il est, il est pour lui inconcevable d’abandonner son maître !
A nouveau confronté au monstre, Léon ne fuit pas, mais mort, rue, et charge comme un vrai cheval de bataille. Mais la bête est coriace et ne montre aucun signe de fatigue ; aussi, Léon décide de ruser et attire son ennemi vers l’orée de la forêt, où il se retrouve immédiatement brûlé par les rayons du soleil.
Le chevalier est très fier de son destrier, quant à ce dernier, on raconte désormais que c’est le plus courageux d’entre tous !
J’ai vraiment été enchantée par cette histoire. L’ambiance générale et le style fluide de l’auteur font de cet album une lecture plaisir. Parfait pour le coucher des petits loups.
On ne peut pas s’empêcher également d’éprouver de la sympathie pour ce cheval peureux qui pourtant a la carrure d’un rugbyman en puissance. Le contraste entre la peur qu’éprouve le personnage et son apparence rend la chose beaucoup plus crédible aux yeux de l’enfant : tout le monde peut avoir peur. C’est d’ailleurs cela qui nous définit en tant qu’être humain. De plus, le personnage ne se limite pas à cette peur, il arrive à s’en affranchir pour la contrôler. C’est un message fort et pertinent que chaque enfant devrait entendre.
Les dessins sont quant à eux assez simples mais, je ne sais si c’est le coup de crayon ou les couleurs, je les trouve magnifiques. Ils aident à rentrer dans l’histoire et la complètent parfaitement. Ainsi, il n’est écrit nulle part que le chevalier se prend une branche en pleine tête, on le voit. L’alliance du dessin narrateur et du texte est donc un puissant allier pour tous les conteurs d’histoires du soir
Petit clin d’œil également : j’ai trouvé que le monstre de la forêt ressemblait fortement aux monstres de Max et les maximonstres, un album classique à mettre également entre toutes les mains.
Une belle lecture que je vous invite à découvrir au plus vite, sans peur d’être déçu (oui le jeu de mots était trop facile ici)
Bonne lecture les cocos !
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