J'espère que les interrogatoires que je vous propose vous plaisent. Pour ce onzième rendez-vous littéraire, je vous présente l’interrogatoire d’un meurtrier que je vous ai fait découvrir il n'y a pas si longtemps. Je vous présente donc cet interrogatoire de l'auteur Marc Brucker.
C'est un auteur que j'ai découvert avec son roman "Le secret d'Amy-Lee" que j'ai eu la chance de lire grâce à une masse critique de Babelio.
Marc Brucker est un auteur qui a prit le temps de répondre à chacune de mes questions et qui a joué le jeu d'un meurtrier. Je l'en remercie d'ailleurs.
Vous pouvez d'ailleurs retrouvez ma chronique ici.
Bonjour, cher meurtrier, merci d’avoir accepté d’être interviewé.
Pour les enquêteurs qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter un peu, nous raconter votre parcours ?
Bonjour, je m’appelle Marc Brucker, suis marié et père de deux enfants. Natif d’Alsace, je suis resté fidèle à cette belle région française. Grand lecteur, j’ai fait mes débuts dans "l’écriture" par le biais de chroniques de livres sur un blog littéraire. Rapidement, l’idée d’écrire mon propre roman s’est imposée à moi. Étant, du fait de ma profession, plongé dans les chiffres, l’écriture est devenue une superbe échappatoire.
L’histoire de ce roman se déroule principalement dans une maison de retraite. Pourquoi avoir choisi ce lieu ?
J’ai connu une longue période pendant laquelle je fréquentais régulièrement ce type d’établissements. J’ai eu la chance de pouvoir échanger quelques propos avec certains résidents, lors de leurs interminables déambulations dans les couloirs qui délimitaient leur ultime cadre de vie. C’est en voyant, avec tristesse, ces gens attachants quitter l’un après l’autre le monde des vivants, que m’est venue l’idée de leur rendre hommage et d’inventer un autre épilogue à leur existence. Le choix d’une maison de retraite s’imposait, d’autant que les images de ces résidences étaient gravées dans ma mémoire.
Amy-Lee est un des protagonistes les plus essentiels à l’histoire. J’ai cru comprendre qu’elle n’était pas inventée. Pourquoi avoir choisi cette petite fille plutôt qu’une autre ?
Oui, Amy-Lee existe. C’est une jeune québécoise, souffrant d’un léger problème auditif, qui a aujourd’hui 12 ans. J’ai fait sa connaissance, il y a deux ans, par le plus grand des hasards, lorsque Sylvie, l'orthophoniste d'Amy-Lee, me transmets via Facebook, un message audio de sa petite protégée. Ne voilà-t-il pas qu'une charmante voix cristalline sort de mes écouteurs. Une diction correcte, des mots bien choisis, et un zeste de timidité. Je lui rends sa politesse et réponds à son message. Le courant passe immédiatement entre la petite québécoise et le vieux monsieur de l'autre côté de l'Océan Atlantique. (Eh oui, les miracles de l'informatique d'aujourd'hui !). Je lui fais savoir que je trouve son prénom très joli et très poétique. Dans la foulée, je lui promets que l'un des héros féminins de mon futur livre portera son prénom. Elle est très fière et d’accord avec ma proposition.
Il ne me reste plus qu'à obtenir quelques photos de cette gentille fillette (pour les descriptions, c'est quand même plus facile). Martine, sa maman, adhère au projet et m'autorise, dans la foulée, à utiliser les traits physiques d'Amy-Lee dans mon prochain roman.
Comment a réagi la vraie Amy-Lee en lisant le roman ? Qu’en a-t-elle pensé ?
En fait, c’est surtout avec sa maman et sa tante que j’ai conversé. L’histoire a beaucoup plu à toute la famille. Amy-Lee a connu son heure de célébrité dans son école. Elle m’a fait parvenir une photo d’elle, devant sa classe, présentant le roman dont elle est l’une des héroïnes. Cela m’a fait plaisir de voir son sourire épanoui.
Dans ce roman, il est aussi question de petits vieux très sympathiques et originaux. Est-ce qu’ils sont complètement inventés, ou vous vous êtes inspiré de personnes de votre entourage ?
Il s’agit bien de personnages réels dont je me suis inspiré pour ce roman. L’acariâtre gouvernante Conception existe bel et bien, tout comme l'infirmière dévouée Delphine (au même titre que beaucoup d’autres, heureusement). Pour les "dissidents", il en va de même. La pétillante Charlotte, ainsi que la coquette Bertille, ont croisé ma route, tout comme le grand et élégant André, le cartésien Lucien et le serviable italien Giuseppe. Après avoir modifié leurs nom et prénom, les dissidents sont devenus les héros atypiques de mon roman.
Vous avez écrit plusieurs romans. Si un lecteur qui ne vous connaît pas vous demande, quel roman lui conseilleriez-vous, vous lui répondriez lequel ? Et pourquoi ?
Plusieurs, ce n’est pas faux. Mais seulement deux publiés à ce jour. Si mon premier roman "Les pierres de nuit" a obtenu un joli succès (désigné par les internautes "vainqueur de la Books Cup 2014"), mon second roman "Le secret d’Amy-Lee" est plus travaillé et plus abouti. Normal, c’est en forgeant que l’on devient forgeron. C’est donc celui-ci que je conseillerai en priorité à un lecteur désireux de découvrir mes écrits.
Comment écrivez-vous ? Avez-vous un rituel, des petites manies, un endroit où l’inspiration vous vient plus facilement ?
Aucun rituel particulier. Des manies ? Je n’en ai pas l’impression... mais, en général, ce sont les autres qui les remarquent. Un endroit propice à l’inspiration, certainement. Au calme, dans mon jardin, et de préférence sous le soleil. Une certaine quiétude qui me permet de m’échapper dans mes pensées et de capter, peut-être, la bonne idée.
Avez-vous une idée de votre prochain roman ? Pouvez-vous nous en parler un peu ?
Un scoop pour "Fais-moi peur". Mon troisième roman est terminé et actuellement sous les regards éclairés du Comité de lecture. Il s’agit d’une histoire qui se déroule dans la région Midi-Pyrénées. Des disparitions inexpliquées défrayent la chronique et font perdre leur latin aux policiers chargés de l’enquête. La découverte d’un indice inquiétant va semer le doute parmi les spécialistes. Si leurs craintes se confirment, il pourrait s’agir de… la fin de l’humanité.
Un quatrième roman est démarré, mais pour celui-ci… je n’en parlerai qu’en présence de mon avocat !
Pour finir, même si ce n’est pas un roman policier classique, selon vous quel serait le meurtre parfait ?
Celui que j’ai commis, il y a quelques années, en noyant mon poisson rouge dans son bocal… puisqu’on n’a jamais retrouvé l’assassin.
Merci de m’avoir accordé un peu de votre temps, cher meurtrier, un dernier mot pour la fin ?
C’est moi qui vous remercie, Manue Fais-moi peur, pour l’intérêt que vous avez porté à mon roman et pour la très belle et originale chronique que vous avez écrite.
J’espère que les réponses à mon interrogatoire auront permis de me disculper. Je suis un peu à l’étroit derrière mes barreaux.
Encore merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.