La publication de la Bête d'Alaska, traduit par Fabienne Gondrant, est une double récompense pour les lecteurs qui suivent les publications de Lincoln Child, depuis qu'il forme avec Douglas Preston un impressionnant duo d'auteurs.
Avec sa première série de roman en solo dont la publication en France a commencé avec Deep Storm, les éditions Michel Lafon avaient décidé de faire l'impasse sur le second opus, Terminal Freeze, en publiant à la suite la Troisième Porte, qui se trouve être le troisième opus de cette série consacrée Jeremy Logan.
Quand les éditions Ombres Noires ont annoncé en 2015 leurs intentions de publier la suite, on a de suite pensé à Terminal Freeze mais c'était reculé pour mieux sauter, puisqu'à la place on a eu Projet Sin et qu'il aura finalement fallut patienter jusqu'à aujourd'hui pour avoir enfin la possibilité de lire ce chapitre inédit.
Première récompense donc, la publication de ce roman inédit.
La seconde est le retour du roman de monstre dans la bibliographie de Lincoln Child. En évoquant dans son roman l'effet Callisto, Lincoln Child offre à ses lecteurs un pont entre ses romans en solo et ceux qu'il co-écrit avec Douglas Preston.
En effet, l'effet Callisto a été évoqué pour la première fois dans leur roman écrit à quatre mains, Relic. Basée sur la théorie des turbulences évolutionnistes (ou la théorie du chaos selon Michael Crichton), cet effet se présente comme tel :
" [...] lorsque des populations animales deviennent trop nombreuses pour l'écosphère, ou lorsqu'une espèce donnée est trop bien adaptée et perd sa vigueur évolutive, une nouvelle créature arrive, qui élague la population, générant de force un changement. "
Cet effet expliquait dans Relic l'apparition de la créature, le Mbwun. Dans la Bête d'Alaska, il permet d'appréhender la présence du kurrshuq sur le site.
Ce n'est pas la première fois que les auteurs jouent la carte de l'univers étendu dans leurs romans. Outre les apparitions ou mentions régulières de personnages issues des one-shots dans la série consacrées à Pendergast, on a appris récemment que le quatrième chapitre des aventures de Gideon Crew se nommerait Beyond the Ice Limit et qu'il serait une sorte de séquelle à leur one-shot Ice Limit.
Pour revenir à La Bête d'Alaska, j'ai pris un grand plaisir à suivre cette nouvelle "enquête" de Jeremy Logan (bel hommage à The Thing), même si on a l'agréable surprise de découvrir que c'est un nouveau personnage, le paléoécologiste Evan Marshall, qui lui vole littéralement la vedette.
Un grand merci donc à Caroline Lamoulie et aux éditions Ombres Noires pour avoir combler la publication des romans de cette série.
En espérant avoir l'occasion de retrouver d'autres romans de ce genre chez l'éditeur... Je pense évidemment à Steve Alten dont de nombreux romans sont encore inédits en France...
Frédéric Fontès, www.4decouv.com