[Chronique] Les rives de la terre lointaine - Sarah Lark

[Chronique] Les rives de la terre lointaine - Sarah Lark

[Chronique] Les rives de la terre lointaine - Sarah Lark

Hiver 1846. La famine est terrible en Irlande, où la maladie de la pomme de terre fiat des ravages. Kathleen et Michael sont jeunes. Ils s'aiment et rêvent de partir en Amérique pour y faire fortune.

Mais ce projet s'effondre lorsque Michael est arrêté pour avoir volé de l'orge et du seigle. Condamné au bagne, il est envoyé en Australie pour y purger sa peine.

Un vendreur de bétail, Ian Coltrane, en profite pour demander Kathleen en mariage. Ses parents, pour éviter le déshonneur, acceptent sans hésiter. Bientôt, les jeunes époux embarquent pour les rives d'une terre lointaine, promesse d'espoir : la Nouvelle-Zélande.

Mais Kathleen n'a pas oublié Michael. Le destin saura-t-il les réunir ? Ou se jouera-t-il encore de leurs passions ? De coups du sort en désillusions, la vie n'a pas fini de les surprendre...

Un beau pavé de 600 pages

Cette lecture fut un vrai régal, six cents pages de pur plaisir. Pourtant, j'ai mis quelques jours et de nombreuses heures pour en venir à bout. L'histoire se passe durant les années 1840 jusque dans les années 1860, pendant tout ce laps de temps, nous allons suivre nos deux protagonistes : Kathleen et Michael qui ont vécu un amour de jeunesse intense. L'histoire n'est pas de ce qu'il y a de plus original, un flirt inachevé qu'aucun des deux n'arrivera à oublier jusqu'à ce qu'ils se retrouvent. Tout le suspens de ce récit résidant donc dans l'attente de ses retrouvailles que le lecteur attend avec impatience voyant les deux personnages se rapprocher de plus en plus sans jamais réussir à se croiser. Sans doute ce qu'on appelle le destin.

Destins croisés et nostalgie

Pendant dix-sept ans, le lecteur suit donc l' évolution des deux personnages principaux. D'adolescents candides qui subissent leur vie, ils deviendront des adultes sûrs d'eux et de leurs choix. Leur parcours semé d'embûches les rapprochera toujours plus, jouant même de leurs sentiments. Je n'en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir.

En parallèle, le lecteur fait connaissance de Lizzie, jeune fille obligée de se prostituer pour contrer la famine. Pendant toutes ses années, elle aussi évoluera et deviendra une femme à une forte mana. Elle jouera un rôle important dans l'intrigue et se trouve être mon personnage favori dans cette histoire.

Le message délivré par ce roman est à la fois beau et triste. C'est un livre qui nous parle de rêves, de nostalgie, d'amour de jeunesse mais aussi de la dure réalité de la vie, de prises de conscience. Souvent, l e contraste entre idéalisation et réalité est rude. Se confronter à une réalité différente de celle qu'on avait alors imaginée. Les personnages vont en faire les frais. Malgré que ce soit un livre se déroulant il y a plus d'un siècle, son histoire et surtout son message est intemporel, il s'appliquera encore et encore.

La plume est simplement remarquable, et sied parfaitement à l'époque, l'auteure n'a rien laissé au hasard, on voit qu'elle maitrise cette période. L'ambiance et les décors nous font voyager autant temporellement que spatialement, le lecteur s'y croirait à tel point que j'ai eu l'impression de faire partie intégrante de l'histoire. Le lecteur prend plaisir à découvrir les Maoris et leurs us et coutumes. J'ai aimé tous les personnages, y compris les secondaires, ils ont tous une personnalité propre et recherchée, l'auteure a été au bout des choses sur ce point-là également.

Ce roman a frôlé le coup de cœur, il l'a sans doute raté de peu à cause de la longueur, même si je l'ai lu avec ravissement, certains passages auraient pu être supprimés pour alléger cette lecture, n'étant pas indispensables.

Un excellent roman que je conseille à tout lecteur appréciant particulièrement ce genre de récits.

[Chronique] Les rives de la terre lointaine - Sarah Lark