Les Escales - Février 2016
9782365691376
Si j'avais été convaincu par les chroniques lues au sujet de ce roman, je dois bien avouer que les premières pages m'ont laissée dubitative, pensant retrouver un énième roman sur la perte d'un enfant (sujet difficile certes mais souvent traité en thriller) mais heureusement ! Parfois, j'arrive à lutter contre moi-même et à me convaincre que je me raconte des bêtises. J'ai donc poursuivi ma lecture et bien m'en a pris puisque j'ai adoré ce thriller des Editions Les Escales (que j'aime aussi *bisou d'amour*).
De quoi ça parle
Par un joyeux dimanche, Rachel et son petit garçon de 8 ans, Ben, se promènent en forêt. Désirant plus que tout être une bonne mère, et soucieuse de l'indépendance et de l'autonomie de son enfant, Rachel l'autorise à partir quelques mètres devant elle pour aller jouer. Arrivée au bout du chemin, l'angoisse la saisit : Ben a disparu. Après une conférence de presse catastrophique, médias et réseaux sociaux se déchaînent. Pour eux, Rachel est responsable de la disparition de son enfant. Pourquoi n'a-t-elle pas veillé sur lui ? Comment se fait-il qu'elle ait du sang sur les mains ? Pendant que la police se lance dans une véritable course contre la montre pour retrouver Ben, Rachel se débat entre la culpabilité, le désespoir et la peur. Rongée par le doute, assaillie par la violence de ceux qui la croient coupable et tandis que la moindre de ses certitudes s'écroule, elle ne sait plus quoi faire. Attendre patiemment que les forces de l'ordre lui ramènent son fils ou suivre son instinct et partir elle-même à sa recherche ?
Et ça donne quoi
Ne faites pas comme moi et méfiez-vous du résumé de quatrième de couverture qui laisse entendre que le récit va voir la mère se lancer à la recherche de son fils, ce n'est pas vrai. Vous vous trouvez à priori dans un thriller classique, où l'on suit d'abord une mère et son enfant en balade, l'enfant disparaît et c'est la dégringolade. L'enquête est lancée et les médias sont alertés. C'est ici un roman chorale où plusieurs voix se juxtaposent : Rachel, la mère apeurée et morte d'inquiétude et Jim, le policier en charge de l'enquête, pour ce qui est des personnages et aussi, des pages composées de commentaires postés sur des blogs mentionnant la disparition de l'enfant (vous savez, le genre de commentaires horribles de trolls hideux qu'on peut retrouver sur des sites d'info comme Rue89 par exemple ?). Et c'est là qu'est la différence : finalement, au-delà de l'enquête policière, nous sommes dans un roman de mœurs, des mœurs d'une époque, la nôtre, biberonné à internet et à cette facilité de parole que nous y avons. Nous allons voir comment Rachel est maltraitée par la presse et par le public parce qu'elle ne renvoie pas l'image exacte que nous attendons d'une mère éplorée. Et c'est vraiment bouleversant. Imaginez-vous perdre votre enfant dans les bois et vous faire ensuite descendre par d'illustres inconnus vous reprochant de ne pas vous être assez bien occupé. Ça en devient presque difficile à lire, surtout lorsqu'on comprend que l'on pourrait être de ceux-là, ceux qui jugent sans connaitre et sans savoir parce que c'est comme ça qu'est la nature humaine et que c'est facile de se laisser aller en toute discrétion en ligne...
Toutes ses attaques vont être l'occasion pour Rachel de se livrer dans ce roman et de nous transmettre sa vision des choses et des événements, nous découvrons alors une femme et une mère "normale", imparfaite et humaine, qui a du mal à se remettre de son divorce mais qui fait de son mieux. C'est exactement la même chose pour le policier, Jim, qui, loin de correspondre au flic bourru et blessé habituel, renvoie une image de mec traumatisé PAR cette affaire et pas avant. Ces chapitres nous en apprennent plus sur l'enquête en elle-même et amènent un suspense insoutenable jusqu'aux dernières pages. Enfin, des extraits d'articles et des statistiques accompagnent l'ouverture des parties/chapitres et ancrent l’enlèvement de l'enfant dans une réalité douloureuse et annoncent une véritable course contre la montre : "Les trois premières heures sont cruciales pour retrouver un enfant disparu" p.25 www.missingkids.com/keyfacts.
En Bref
Loin d'être un thriller classique, Ne Pars Pas Sans Moi nous apporte une vision différente d'une enquête sur la disparition d'un enfant. Les personnages sont tour à tour sympathiques et désagréables et ont une psychologie très travaillée et fort réaliste. Tout le monde est considéré comme suspect, l'écriture est fluide et coule de source et le suspense merveilleusement maîtrisé jusqu'à la toute fin. C'est une véritable réussite, les éditions Les Escales prouvent encore une fois qu'elles savent choisir leurs parutions et s'ancrent un peu plus dans le paysage éditorial ! Bravo.
9782365691376
Si j'avais été convaincu par les chroniques lues au sujet de ce roman, je dois bien avouer que les premières pages m'ont laissée dubitative, pensant retrouver un énième roman sur la perte d'un enfant (sujet difficile certes mais souvent traité en thriller) mais heureusement ! Parfois, j'arrive à lutter contre moi-même et à me convaincre que je me raconte des bêtises. J'ai donc poursuivi ma lecture et bien m'en a pris puisque j'ai adoré ce thriller des Editions Les Escales (que j'aime aussi *bisou d'amour*).
De quoi ça parle
Par un joyeux dimanche, Rachel et son petit garçon de 8 ans, Ben, se promènent en forêt. Désirant plus que tout être une bonne mère, et soucieuse de l'indépendance et de l'autonomie de son enfant, Rachel l'autorise à partir quelques mètres devant elle pour aller jouer. Arrivée au bout du chemin, l'angoisse la saisit : Ben a disparu. Après une conférence de presse catastrophique, médias et réseaux sociaux se déchaînent. Pour eux, Rachel est responsable de la disparition de son enfant. Pourquoi n'a-t-elle pas veillé sur lui ? Comment se fait-il qu'elle ait du sang sur les mains ? Pendant que la police se lance dans une véritable course contre la montre pour retrouver Ben, Rachel se débat entre la culpabilité, le désespoir et la peur. Rongée par le doute, assaillie par la violence de ceux qui la croient coupable et tandis que la moindre de ses certitudes s'écroule, elle ne sait plus quoi faire. Attendre patiemment que les forces de l'ordre lui ramènent son fils ou suivre son instinct et partir elle-même à sa recherche ?
Et ça donne quoi
Ne faites pas comme moi et méfiez-vous du résumé de quatrième de couverture qui laisse entendre que le récit va voir la mère se lancer à la recherche de son fils, ce n'est pas vrai. Vous vous trouvez à priori dans un thriller classique, où l'on suit d'abord une mère et son enfant en balade, l'enfant disparaît et c'est la dégringolade. L'enquête est lancée et les médias sont alertés. C'est ici un roman chorale où plusieurs voix se juxtaposent : Rachel, la mère apeurée et morte d'inquiétude et Jim, le policier en charge de l'enquête, pour ce qui est des personnages et aussi, des pages composées de commentaires postés sur des blogs mentionnant la disparition de l'enfant (vous savez, le genre de commentaires horribles de trolls hideux qu'on peut retrouver sur des sites d'info comme Rue89 par exemple ?). Et c'est là qu'est la différence : finalement, au-delà de l'enquête policière, nous sommes dans un roman de mœurs, des mœurs d'une époque, la nôtre, biberonné à internet et à cette facilité de parole que nous y avons. Nous allons voir comment Rachel est maltraitée par la presse et par le public parce qu'elle ne renvoie pas l'image exacte que nous attendons d'une mère éplorée. Et c'est vraiment bouleversant. Imaginez-vous perdre votre enfant dans les bois et vous faire ensuite descendre par d'illustres inconnus vous reprochant de ne pas vous être assez bien occupé. Ça en devient presque difficile à lire, surtout lorsqu'on comprend que l'on pourrait être de ceux-là, ceux qui jugent sans connaitre et sans savoir parce que c'est comme ça qu'est la nature humaine et que c'est facile de se laisser aller en toute discrétion en ligne...
Toutes ses attaques vont être l'occasion pour Rachel de se livrer dans ce roman et de nous transmettre sa vision des choses et des événements, nous découvrons alors une femme et une mère "normale", imparfaite et humaine, qui a du mal à se remettre de son divorce mais qui fait de son mieux. C'est exactement la même chose pour le policier, Jim, qui, loin de correspondre au flic bourru et blessé habituel, renvoie une image de mec traumatisé PAR cette affaire et pas avant. Ces chapitres nous en apprennent plus sur l'enquête en elle-même et amènent un suspense insoutenable jusqu'aux dernières pages. Enfin, des extraits d'articles et des statistiques accompagnent l'ouverture des parties/chapitres et ancrent l’enlèvement de l'enfant dans une réalité douloureuse et annoncent une véritable course contre la montre : "Les trois premières heures sont cruciales pour retrouver un enfant disparu" p.25 www.missingkids.com/keyfacts.
4/5
En Bref
Loin d'être un thriller classique, Ne Pars Pas Sans Moi nous apporte une vision différente d'une enquête sur la disparition d'un enfant. Les personnages sont tour à tour sympathiques et désagréables et ont une psychologie très travaillée et fort réaliste. Tout le monde est considéré comme suspect, l'écriture est fluide et coule de source et le suspense merveilleusement maîtrisé jusqu'à la toute fin. C'est une véritable réussite, les éditions Les Escales prouvent encore une fois qu'elles savent choisir leurs parutions et s'ancrent un peu plus dans le paysage éditorial ! Bravo.