Ce livre contient des situations particulièrement dérangeantes, un consentement ambigu,
un langage cru et de la violence graphique.
Je suis face à une page blanche depuis quelques minutes, cette chronique est l'une des plus difficiles que j'ai eu a rédiger. Non pas, parce que je n'ai pas apprécié ce roman, mais tout simplement parce que j'ai vraiment été subjugué par la lecture de cette histoire. Une part de moi, a honte d'avoir osé aimer une telle histoire. C'est un sentiment assez inconfortable, car c'est un sujet terrible qui est abordé et j'ai l'impression de faire l'apologie des kidnappings et de la culture du viol. Ce qui en soi est vraiment terrible et je me sens coupable d'avoir ressentie ces émotions contradictoires... Ce que j'ai apprécié avec cette suite c'est que CJ Roberts s'est complètement démarqué du tome précédent, que ce soit le décor, les personnages ou tout simplement les rapports entre et Livvie.
Les premières pages vont être marquées par un revirement de situation, alors que nous quittions Caleb et Livvie en pleine incertitude sur leur avenir. C'est une jeune femme anéantie dans un hôpital psychiatrique que nous retrouvons, allant jusqu'à affirmer que le jeune homme est mort pour sauver sa vie. Nous allons au travers d'interrogatoire revivre tous les évènements qui ont conduit la jeune femme à traverser la frontière, tantôt avec compassion par le docteur Sloan, une psychologue-expert judiciaire auprès du FBI, puis avec un peu plus de rudesse avec l'agent Reed. Chacun à leur manière vont apporter du soutien à Livvie lorsqu'elle va leur raconter le commencement de cette histoire.
Ces flash-back vont nous ramener auprès de Caleb, toujours déterminé à se venger il n'a pas abandonné son idée de livrer Livvie. Alors qu'il peine à comprendre les sentiments qui le lient à la jeune femme, il va être à la fois un Maître exigeant et un homme qui faiblit face aux souffrances de sa captive. Nous allons assister à des évènements tous plus horribles les uns que les autres et par moments j'étais écœuré par ce que je lisais. Pendant une bonne partie du roman j'ai senti doucement grimper mes attentes : des gestes de tendresse, des paroles réconfortantes, un signe qui m'indiquerait que Caleb n'est pas le monstre qu'il laisse s'exprimer lorsque Livvie se rebelle face à sa domination.
CJ Roberts a réussi à gérer le stress du lecteur, en alternant entre le présent et les flash-back j'ai été complètement accrochée aux moindres évènements et impossible de s'ennuyer avec tous les rebondissements. Il faut dire qu'elle a tellement joué avec mes nerfs que j'ai eus du mal à gérer mon stress, ce besoin d'avoir des réponses à commencer à me ronger et jusqu'au dernier chapitre j'ai douté d'avoir les réponses à mes questions. Je me suis longtemps interrogé sur la manière dont une telle histoire pouvait se terminer et l'auteure a trouvé le juste équilibre à cette histoire. Je ne prétends pas que le sujet mérite qu'on l'étale, mais on ne peut pas enlever le talent d'écrire à l'auteure, ce roman est unique et complètement dingue. Je pense qu'en tant que lecture, on attend simplement de trouver une fiction qui pourra se démarquer. Une lecture dérangeante qui m'a gardée prisonnière de l'histoire.