Résumé : Avec cette adaptation du livre de David Simon (créateur de la série The Wire Sur écoute) sur la police de Baltimore, Philippe Squarzoni emmène la bande dessinée documentaire vers de nouveaux territoires. Philippe Squarzoni s'affranchit du récit à la première personne pour s'emparer du livre monumental de David Simon sur le quotidien de la brigade criminelle de Baltimore, un reportage très éloigné de la représentation hollywoodienne. Dans une ville qui compte 240 meurtres par an, Homicide dresse un tableau minutieux de la violence urbaine américaine dans les quartiers en détresse.
Avis : On suit la brigade des homicides de Baltimore d'un instant d'un à un autre. Pas de début ou de fin, c'est une BD qui retrace le reportage documentaire écrit par David Simon, le créateur des (fameuses) séries Sur Ecoute et Treme.
Comme dans tout bon reportage l'auteur est limité par la réalité, pas de mise en scène possible. En gros, la matière de l'histoire réside dans les affaires que rencontre les équipes à cet instant T. Bon, Baltimore avec ces 240 meurtres à l'année ce n'est pas la criminalité qui manque. Maaaais le récit est limite parce que les équipes élucident ou non.
A chaque nouvelle enquête, rien ne dit que les policiers parviendront à la classer, mais nous les accompagnons dans leurs investigations, leurs recherches, leurs questionnements. L'auteur en profite également pour nous transmettre un grand nombre d'informations sur le fonctionnement hiérarchique de la brigade, sur leurs méthodes d'investigations et sur les limites du système.
Nous n'apprendrons rien sur leurs vies personnelles. Non, non rien pour édulcorer tout ça. Rien pour nous permettre de reprendre notre souffle. Sauf, peut-être cette page blanche avant chaque nouvelle affaire. L'auteur est à contre-courant de ce qu'on a l'habitude de voir de la "police américaine", ici les policiers sont désabusés, en compétitions les uns avec les autres.
C'est une BD intense, sombre et sanglante.
Cette atmosphère sombre est retransmise par les enquêtes auxquelles sont confrontées les policier, mais aussi par le dessin. Des dessins tour à tour très précis, puis presque flou. Avec une succession de changement de plans rapprochés puis élargies. Avec une mise en valeurs de détails très intéressante. Une construction graphique qui rappelle celle des films. De plus, la colorisation est surprenante. En noir et blanc avec des touches de couleurs pastelles et une seule couleur vive : le rouge pour le sang.
Une bande dessinée, très, très intéressante. Il me tarde de lire la suite !