Holy Wood – Le portrait fantasmé de Marilyn Monroe (Récit complet)

Chronique « Holy Wood »

Scénario et dessin de Tommy Redolfi,

Public conseillé : Adultes/ grand adolescents

Style : Intimiste
Paru chez « La Boîte à Bulles », le 15 juin 2016, 32 euros,
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Ce que j’en pense

On a tous subi le charme de Maryline Monroe (M.M.) , d’une manière ou d’une autre. Pour les garçons, elle a définitivement marqué notre goût avoué sans ambiguïté pour les blondes à forte poitrine. Pour les filles, comme modèle ultime du sex-symbol.
Tout le problème vient d’elle, Maryline Monroe.
En fait nos fantasmes insatisfaits, nos épouses qui ne lui ressemblent pas, vos seins qui n’ont pas le bon volume, les hanches sans mouvement (Oh mon dieu…le mouvement des hanches) le visage qui n’est pas parfait, le sourire et cette voix…rappelez-vous “Poupoupidou !”
Eh oui, la féminité exubérante c’est elle ! C’est aussi tout son malheur. C’est toute cette BD.

En fait le sujet est triste, sordide. Toute sa vie est un drame. Et celui-ci s’accélère les dix dernières années de sa vie.
Le scénario de “Holy wood” raconte de façon poétique une période qui aurait pu être insouciante mais qui pour Norma Jean Baker alias M.M. est une horreur. Elle perd sa personnalité de Norma Jean et devient celle que les studios ont voulu, ont rêvé : Un rêve “d’homme, pour les hommes, par les hommes”.
Elle se rebelle. Ils la casse, la fracasse. La BD nous montre cette manipulation et cette solitude, ce désespoir croissant. Le scénario montre bien cette évolution.

Les Kennedy et Sinatra sont peu ou pas évoqués, l’auteur s’est focalisé sur M.M. et ses rapports avec les autres comédiens, avec les studios. On ressent une manipulation tant physique que mentale, au point de la détruire.
Effectivement comme le titre le rappelle, une vie fantasmée de M.M. n’est pas une biographie mais une interprétation sensible.
Lisez ne serait-ce que le fiche Wikipédia de M.M. C’est affreux. Comment a-t- elle pu accepter cela toute sa vie et de tous ces gens ?

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Le dessin est surprenant par son côté enfantin. Du reste, la BD commence comme un conte du type “Petit chaperon rouge” ou “Alice au pays des merveilles”, mais très vite on s’enfonce dans le glauque
La représentation de M.M. me rappelle Jessica Rabbit, l’héroïne de “Qui a tué Roger Rabbit ?”. Bon, elle est rousse avec une grande chevelure…et alors, la féminité ( vue par les hommes) poussée jusqu’à son paroxysme suit le même principe. Il paraîtrait (d’après Wikipédia qu’Alfred Hitchcok aurait refusé d’engager M.M. au motif “qu’elle portait le sexe sur la figure” Elégant, non ?
Les dessins m’ont troublé : Les couleurs sont féeriques avec quelques pleines pages superbes. Cependant l’essentiel est fait de petites cases et le rythme s’en ressent. Difficile de poser le livre avant la fin.

Une très belle BD, triste à pleurer (eh oui ça m’arrive), sensible : une sacrée claque au machisme en tant que dictature mentale. A recommander.

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