Androïdes (T1- Résurrection ) – Récit complet

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Androïdes, tome 1 »

Scénario de Jean-Luc Istin, dessin de Jesus Hervas Millan, couleurs de Olivier Héban,

Public conseillé : Ado/Adultes

Style : Anticipation,
Paru chez Soleil, le 15 juin 2016, 15.50 euros,
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L’histoire

2045, une pluie de météorites s’abat sur New-York, emportant au passage le satellite “Tesla”, la banque spatiale de données terrestres. Cette défaillance du système anti-météorites fait des milliers de victimes…
Liv Anderson, flic-femme au caractère bien trempé, vit avec son temps. Comme tous les autres humains, elle absorbe la pilule bleue de Microcorp, lui assurant une vie éternelle… ainsi que la stérilité.
Ce matin-là, elle embarque son collègue cybernétique, le robot Job, dans une enquête de meurtre. C’est Léonard Newman, le directeur du musée Comics-art sur la 35e avenue, qui s’est fait flingué dans son appartement. La piste démarre avec un suspect qui s’enfuit à son approche…

Ce que j’en pense

Jean-Luc Istin, scénariste et directeur de 5 collections chez Soleil sort, coup sur coup (a deux mois d’intervalles) , 4 one-shot, sobrement intitulés “Androïdes”. Comme il le laisse entendre dans son édito, il plane sur cette série un parfum persistant de Philip K. Dick. Ce romancier, qui a influencé grand nombre des créateurs S.F, est l’auteur (entre autre) du “Do Androids Dream of Electric Sheep?”, l’excellente nouvelle portée à l’écran par Ridley Scott sous le titre Blade Runner. Vous allez me dire, mais pourquoi je vous parle de ça ? Tout simplement, car l’inspiration de ce premier tome “d’Androïdes“ est très proche de l’univers (narratif et visuel) du film de Scott.

2054, l’humanité est devenue immortelle et avec ce pouvoir, l’ennui qui va avec. Dans ces conditions, quel est le sens de la vie ? Et surtout, qu’est ce qui est à l’origine de cette éternelle jeunesse ?
Dans ce quotidien futuriste, Liv, femme flic aux méthodes expéditives, enquête sur un meurtre anodin… qui la conduit à un mensonge planétaire !

Sans cherchez à spoiler, il est évident que les thèmes évoqués dans “Blade Runner” rejoignent exactement ceux que Jean-Luc Istin développe dans ce premier tome “d’Androïdes”. Mais, ce qui paraissait de la pure fiction à l’époque (les robots, les androïdes…) a pris un tournant bien scientifique et réel. La Trans-humanité constitue un vrai sujet d’étude et une science à venir… L’univers que décrit Istin est donc très proche de celui de Philip K. Dick, mais intègre les données technologiques et scientifiques de notre monde actuel (voire futur).

L’univers visuel, lui aussi, m’a fait penser au film de Ridley Scott. Il faut dire que ce film m’a profondément marqué. Par la qualité de ses effets spéciaux réalisés par I.L.M ; l’interprétation magistrale d’Harisson Ford en enquêteur opiniâtre, sans oublier l’univers visuel d’une richesse et d’une cohérence inédite à l’époque.

Assez sombre graphiquement, Jesus Hervas Millan rend un bel hommage au film de Scott. La narration est parfaitement huilée malgré les nombreux dialogues. Le design architectural (ne me dites pas que vous ne voyez pas de rapport avec les immeubles de Blade Runner) et le design technologique sont très aboutis. A mon avis, ce monde visuel devrait satisfaire les lecteurs de S.F. exigeants.
De plus, l’univers graphique est bien accompagné par le travail détaillé de Olivier Héban à la couleur. Ce dernier complète et magnifie le travail de Jesus.

Pour résumer, une BD de genre qui reprend les codes d’un grand auteur (Philip K. Dick) de SF/Anticipation, de l’action, des interrogations philosophiques et un visuel très détaillé et sombre, c’est le pari (réussi) de ce premier tome de la série concept “Androïdes”. Voyons ce que la suite nous réserve.