de Aurélie Wellestein
Yuri et sa sœur, Kira, vivent dans une tribu de chasseurs de rennes en Sibérie. Lorsque Kira est atteinte d’un mal étrange, le chaman du village la bannie. Rien ne le fera changer d’avis: la jeune fille est possédée par le dieu de l’Hiver, Korochun, et doit s’éloigner de la tribu avant de devenir dangereuse pour ses membres. Yuri refuse d’accepter le destin de sa sœur et, avec leur amie Anastasia, l’accompagne sur le chemin de la ville: atteindre la capitale est le seul espoir de sauver Kira. Mais l’hiver règne sur la toundra et les loups chantants rôdent dans la nuit.
J’avais déjà lu Wellenstein avec le très beau Roi des Fauves et j’étais ravie de la retrouver ici.
Sa plume est toujours aussi précise, colorée dans les images et sombre dans les thèmes. Elle décrit le froid et la douleur aussi abruptement qu’ils arrivent dans la vraie vie, et les paysages des terres enneigées aussi grandioses et irréels qu’on les imagine. L’abandon, le rejet, la folie sont autant de sujets distillé au fil des phrases, derrière les mots. Petit à petit, ils tissent une ambiance qui se mêle aux étendues gelées que les personnages découvrent lors de leur voyage.
Cette fois encore, il y a une certaine fatalité dans le texte de Wellestein. On ressent cette même atmosphère que dans Le Roi des Fauve où elle avait l’air de nous dire « je sais que vous voulez une happy end mais n’espérez pas trop quand même, ok? ». L’auteure nous emmène là où elle l’avait annoncé mais ce sont précisément des endroits, des situations qu’on n’aurait jamais imaginés ou pas imaginé comme ça.
Malheureusement, ici , je n’ai pas vraiment accroché à la mythologie que Wellestein nous propose. On se croit d’abord dans un récit de fantasy où tout est inventé, on nous parle de dieu courroucé et de blizzard magique. Puis on comprend que, malgré tout, le monde réel est là, pas loin, avec ses moto-neiges et ses équipes de hockey sur glace. Entre rêve et réalité, aussi, on ne sait pas vraiment quoi croire et je trouve que le mélange ne se marie pas très bien.
Je n’ai pas adoré les personnages non plus. Yuri, malgré ses circonstances atténuantes, est un peu mou et même l’amour qu’il porte à ses chiens de traîneaux ne m’a pas fait fondre. Je ne me suis pas non plus attachée aux filles, Kira et Anastasia, malgré le froid et les épreuves qui auraient du nous rapprocher. (j’arrête ici la métaphore filée!)
Par contre, j’ai bien aimé le petit retournement psychologique teinté de girl power à la fin; même s’il est d’importance mineur dans la résolution de l’histoire.
Une lecture nuancée donc mais qui me conforte dans l’idée qu’Aurélie Wellestein a une plume et un univers unique. Je lirais très certainement ses prochaines œuvres!
Merci beaucoup, beaucoup à Livraddict et aux éditions Scrinéo pour ce partenariat!
Et je place cette lecture dans le challenge Littérature de l’Imaginaire!
Marion