Fidèle lectrice de cette auteure depuis bien longtemps, toujours enthousiaste à me plonger dans chacun de ces nouveaux récits et convaincue qu’une fois encore je serais portée par ses mots, j’ai fait l’acquisition de ce nouvel opus. Habituée d’une plume tantôt remplie d’émotions, tantôt douce-amère, je suis quelque peu tombée des nues…
Ainsi l’auteur se déshabille et s’épanche à cœur ouvert sur ce que fut sa vie entre chaos et ressentiments. Et elle pointe du doigt les hommes qu’elle considère d’emblée comme vils et grossiers, ne poursuivant qu’un seul but, celui d’assouvir leurs pulsions les plus abjectes et de se soucier essentiellement de leur jouissance sans jamais n’y voir autre chose que le plaisir charnel. Et l’auteur, avec l’amertume à son paroxysme, dresse le portrait de l’homme de cette époque en le comparant déjà à celui d’aujourd’hui, plus égoïste encore et plus dénué de sentiments.
L’atmosphère de l’époque est bien relatée, entre bouleversements de toutes sortes, rigueur de l’éducation, étroitesse des mentalités, rêves et préambule d’une liberté des mœurs latente. Je regrette néanmoins la vision qu’a l’auteur de l’homme, qu’elle qualifie d’être monstrueux et basique, dépourvu de sentiments et d’amour….
Mémoire de fille d’Annie Ernaux, éd. Gallimard
Date de parution : 01/04/2016