Chronique « De rien »

Scénario et dessin de Geoffroy Monde,

Public conseillé : Ado/Adultes

Style : Humour absurde,
Paru aux éditions Delcourt, le 1er juin 2016, 17.95 euros,
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Mais c’est quoi, cette chronique d’été, dis ?

Très bonne question, cher(e) lecteur(rice) ! Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais l’été en France, c’est la loose. Tout le monde est en vacances. Les sociétés sont en panne, les maillots de bain plein de crème solaire et même les BD ne sortent plus qu’au compte-gouttes.
Alors, pour ralentir un peu, mais se faire plaisir quand même, j’ai choisi de chroniquer quand je veux (beaucoup moins souvent) des albums qui ne sont pas sortis la semaine en cours ou précédente. En plus, cette fois-ci, on fait coup-double avec la même envie et un double coup de coeur pour une BD pas comme las autres. Alors enjoy et essuyez vous les mains avant de saisir la tablette ou l’album conseillé.

“De rien”, ce qu’on y trouve

– Un ange qui s’invite à une soirée en attendant qu’un des convives meurt.
– Un Cowboy qui dégomme tout et n’importe qui : l’indien, le vendeur de sandwich, son canasson et même les neveux de Donald.
– Un homme qui trouve un génie dans une lampe et lui demande, comme voeux, de faire l’amour à un singe.
– Un homme qui fait du yoga et pense à une gaufre.
– Un homme qui hésite avant de prononcer ses voeux de mariage.
– Une pensée de peur incarnée qui n’a rien faire là..
Et j’en passe…

Ce qu’on en pense

par NathalieComposée de 20 petites scènettes, cette bande dessinée d’humour est tout à fait étonnante ! Chaque histoire est complètement absurde et décalée. Il me semble que chaque personnage est un peu fou…

L’humour, ce n’est pas facile et très personnel. Ce qui me fait rire, moi, ne fera pas forcément rire mon voisin… Cette bande dessinée, je suis d’abord passé à côté, pas vraiment charmée. Puis un jour, je l’ai reprise en main. Je commence à lire la première histoire et là, Révélation !

Il y a bien une ou deux histoires que j’ai trouvé un peu dérangeantes par leur contenu, mais toutes les autres m’ont fait pouffer de rire.

L’absurde, c’est vraiment génial. Je commence à lire… et je n’attends plus qu’une chose, comment Geoffroy Monde va réussir à me terminer l’histoire ? Drôle, trop drôle, une vrai merveille !

J’avais découvert ce jeune auteur dans les collectifs « Papier » et « Axolot » chez Delcourt. Son dessin est fin et son humour aussi. C’est un auteur qui promet. Moi, en tout cas, j’attends avec impatience son prochain travail. Pour celui-là, j’ai juste envie de lui dire « MERCI !»

par JacquesAmateur d’humour non sens à la “Monthy Python” et autre “Fred”, attachez vos slips et déboutonner vos dentiers. Mooooosieur Geoffroy Monde est un prince, un roi, dans l’art totalement inutile et hilarant de l’humour absurde. D’ailleurs, il a reçu le prix de la “BD RTL du mois” de juin. Je dis ça, je dis rien…

Dans “De rien”, une scène chasse l’autre. N’essayez même pas de leur trouver un point commun. Geoffroy picore dans son quotidien et son imaginaire alambiqué et débordant. Partant de situations souvent très simples, il construit de petites bulles de poésie délirantes et souriantes. L’animal se permet même de laisser tomber la chute. Ce qui le meut, c’est l’absurdité des situations et il a bien raison !

Graphiquement, là aussi, il joue le “bizarre” et l’inattendu. Après une page de titre de chapitre (un décors dessiné au trait, surmonté d’un beau bloc-titre), nous voici dans son univers très dépouillé.

Ses cases n’ont pas de cadre, mais s’enchaînent naturellement. Sans aucun décors, les personnages évoluent dans un vide interstellaire. Leurs corps, positions sont dessinés avec réalisme, excepté les têtes, réduites à leur plus simple expression : un cercle et 4 points de couleurs pour les yeux, le nez et la bouche…. Au début, ça choque… mais on s’y fait rapidement et on dépasse ce parti-pris graphique pour le moins surprenant…

Pour résumer, vous voulez une petite perle d’humour, bourrée de non-sens et enrubanné de poésie ? Essayez d’urgence “De Rien”, de Geoffroy Monde. Ca va être remboursé par la sécu, c’est sur… ou presque.