Pardonne moi, Leonard PeacockMatthew QuickEditions Robert Laffont
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Leonard Peacock. C'est aussi le jour où il dissimule une arme à feu dans son sac. Parce que, c'est décidé, il va tuer son ex-meilleur ami, puis lui-même, avec le P38 ayant appartenu à son grand-père. Mais il doit tout d'abord faire ses adieux aux quatre personnes qui ont le plus compté pour lui : Walt, son voisin littéralement obsédé par Humphrey Bogart, Baback, un camarade de classe violoniste virtuose, Lauren, la fille de pasteur dont il est amoureux, et Herr Silverman, qui enseigne l'histoire de l'Holocauste au lycée.
Leonard va parler à chacun d'entre eux, révélant progressivement ses secrets tandis que l'heure tourne et qu'approche le moment de vérité. Explorant sans fausse pudeur les choix impossibles auxquels Leonard se retrouve confronté, Matthew Quick nous offre une perspective unique sur une journée de la vie d'un adolescent perturbé.
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Sur un coup de tête, encore une fois, j'ai décidé de lire Pardonne moi, Leonard Peacock de Matthew Quick. Je pensais me garder cette lecture pour la fin de l'été mais, comme vous pouvez le constater, je n'ai pas attendu. Et ce roman a été une petite surprise, à plusieurs niveaux. Je ne m'attendais pas à une histoire comme celle-ci, encore moins aussi rapide à lire.

"Tu es différent. Moi aussi. Et c'est une bonne chose d'être différent, mais c'est aussi très dur. Crois-moi, j'en sais quelque chose."

Tout d'abord, Leonard, le personnage principal de l'histoire, est assez perturbé. On ignore pendant longtemps pourquoi il veut à tout prix assassiner son ancien meilleur ami et, surtout, se donner la mort lui-même. Je dois avouer que le premier tiers du roman m'a laissé perplexe. Je m'attendais à une lecture explosive, et je n'y étais pas. Je n'arrivais pas à ressentir d'empathie pour Leonard. Je trouvais le système de notes de bas de page explicatives parfois amusant mais tout de même un peu gênant.
Toutefois, le roman se lit vraiment très vite, c'est dingue ! Et, j'ai envie de dire, heureusement qu'il se lit vite, car le premier tiers ne m'emballait pas plus que ça, alors que la suite en valait vraiment le coup. L'épaisseur de mon livre m'a laissé penser qu'il y avait au moins 400 pages en fait, mais il est plus court et le rythme est soutenu. C'est assez normal puisque l'action principale se déroule sur un ou deux jours (si je me souviens bien) et des flashbacks viennent s'intercaler dans le récit pour que l'on comprenne pourquoi Leonard s'apprête à commettre ce geste irréparable. Et, quand on comprend, quand, tout à coup, Leonard révèle la raison qui le motive à agir alors qu'il ne disait rien depuis si longtemps, j'ai été parcouru d'un frisson. Je ne m'attendais pas à ça, du tout.
Les histoires que raconte Leonard m'ont beaucoup plues, en particulier car les personnages dont il parle (qui sont cités dans le résumé) ne sont pas de simples ébauches mais sont bien travaillés, et qu'on comprend l'importance qu'ils ont pu avoir dans la vie de ce garçon. Il y a également une grande diversité qui se reflète à travers eux. En y repensant, je me dis que Matthew Quick pourrait facilement écrire de nouveau ce livre en utilisant les points de vue de ces quatre personnages secondaires, je trouverais ça vraiment intéressant !
Et, d'ailleurs, toujours dans cette idée de points de vue différents, l'histoire est également entrecoupée de lettres venant du futur. Au début, je ne comprenais pas du tout d'où elles venaient mais, même quand j'ai su ce qu'elle étaient, je ne leur ai pas trouvé un grand intérêt. Ces quelques lettres sont écrites pas des personnages liés à Leonard, mais dans le futur. Problème : je n'ai pas trouvé qu'elles aidaient Leonard dans le présent. Je me demande alors si je suis passée à côté de quelque chose...
J'ai quand même passé un très bon moment avec ce roman ! C'est une histoire percutante et assez inattendue avec une plume fluide et très rythmée qui donne une grande rapidité à la lecture mais, également, pas mal tension. Ça m'a permis de découvrir l'auteur Matthew Quick, que j'aimerais maintenant découvrir avec un de ces romans pour adultes.