Résumé :
« Héritière, moi ? Quelle poisse ! Oui, je sais, je suis la fille de la star mondiale du design. Et mes copines pensent que je n’ai qu’à lever le petit doigt pour avoir ce que je veux : un job, un dressing plein à craquer et un carnet d’adresses bien rempli. Mais pour moi, c’est tout sauf un cadeau. Surtout depuis que je suis en froid avec mon père… Alors je me suis jurée de réussir sans lui. Et personne, même Hannah, ma coloc venue tenter sa chance à Broadway, même Nick, mon meilleur ami, (que j’aime en secret depuis des lustres), ne me fera changer d’avis : je veux gravir seule les marches du succès. Et quoi de mieux pour y arriver qu’un cadeau du destin ? »
Mon avis :
Héritière malgré moi est un livre sur lequel je suis tombée par hasard. En fait, un magasin Auchan près de chez moi propose un large choix de livres que l’on peut emprunter gratuitement et pour une durée indéterminée. Vous imaginez ce qu’on peut ressentir en se trouvant face à une centaine de livres gratuits que l’on peut emprunter à notre guise ? Il faut une bonne dose de self-control! J’ai choisi celui qui attirait le plus mon regard, grâce à sa couverture blanche. Pourtant, je ne suis pas une grande fan des livres de la collection Red Dress Ink. Je les trouve toujours décevant et très plat, les héroïnes sont vides d’intérêt et les intrigues peu surprenantes. Evidemment, j’espérais bien qu’un livre me fasse revoir jugement… Eh bien ce livre, c’est Héritière malgré moi de Lynn Messina.
Dans ce roman de chick-lit, nous faisons connaissance avec Tallulah West ou Lou pour les intimes. Elle assiste au re-mariage de son père, en compagnie de son meilleur ami Nick. Elle ne se réjouit absolument pas pour les jeunes mariés car elle a encore en travers de la gorge le fait que son père ait rencontré une femme si peu de temps après la mort de sa mère. Seulement, elle doit faire bonne figure. En effet, elle a grand besoin d’argent et son père, designer réputé dans le monde entier, est loin d’être pauvre. Il pourrait donc contribuer à sa façon à Tallulah Design, l’entreprise qu’elle rêve de fonder. Mais comme on pouvait s’en douter, rien ne va se passer comme prévu. Pour arranger le tout, Hannah, une de ses amies qui rêvent de devenir actrice, vient s’installer chez elle et va commencer se mêler de toutes ses histoires personnelles… Lou va donc devoir gérer son père, Carole (sa nouvelle belle-mère), Hannah, son boss Marco, Nick et l’héritage de sa mère tout en trouvant un moyen de fonder sa propre entreprise et d’enfin se faire un nom dans le monde du design.
Papa n’est pas tendre et il n’est pas affectueux. Il fait son devoir. Comme Cordélia, la fille du roi Lear, il ne m’aime ni plus ni moins que son devoir ne l’exige.
Ce qui me dérange toujours un peu avec Red Dress Ink, ce sont les résumés qui sont… totalement à côté de la plaque. Ce n’est pas la première fois que j’ai cette impression avec cette collection et je trouve ça dommage. Dans ce résumé on trouve « Mes copines pensent que je n’ai qu’à lever le petit doigt pour avoir ce que je veux ». A aucun moment une amie de Tallulah évoque cet aspect là, à aucun moment sa richesse n’est évoqué. Ensuite on peut lire « Hannah, ma coloc », qui est un spoiler en soi puisqu’au début du livre, Hannah n’est pas présente et on ne se doute pas qu’elle risque de s’installer et de rester un bon moment. Enfin, on a le cliché « mon meilleur ami (que j’aime en secret depuis des lustres) ». Je trouve ça ridicule puisqu’à aucun moment Lou nous parle d’un amour qu’elle garderait secret.
Au final, le livre était beaucoup mieux que ce que le résumé laissait présager et c’est tant mieux! Mais je trouve ça dommage que des éditeurs fassent un mauvais résumé qui entraînerait une mauvaise promotion du livre…
Enfin bref, concentrons nous sur le livre en lui-même. Il est divisé en trois parties distinctes nommées : « Modèle Picasso 2.0 », « Tallulahland » et « Collection Babylone ». En fait ces trois parties correspondent à différentes périodes et permettent donc au lecteur de ne pas se perdre lorsqu’il y a des ellipses temporelle. Bien sûr, les ellipses ne correspondent pas à plusieurs années, mais plutôt à quelques semaines ou mois. Elles permettent de marquer les faits vraiment marquant dans la vie de Lou.
D’ailleurs, je me suis beaucoup attachée à ce personnage. Dès les premières pages je l’ai trouvée très sympathique. Elle m’a bien fait rire lors de son discours au mariage de son père. Elle sait faire preuve de sarcasme et j’adore ça! Elle se montre aussi très touchante lorsqu’elle parle de sa mère et de sa disparition tragique, quatre années plus tôt. J’ai aussi aimé la relation qu’elle a avec les gens. Elle sait se montrer douce quand il le faut mais n’hésite pas à exprimer ses opinions. J’ai bien aimé la complicité qu’elle a avec Nick et la patience qu’elle a avec Hannah. J’ai aussi apprécié sa détermination. Elle a du faire face à de nombreuses difficultés mais elle n’abandonne jamais son projet d’entreprise personnelle. Elle veut s’en sortir. Elle veut s’en sortir toute seule. Pas besoin des deniers de papa pour réussir dans la vie, elle peut y arriver toute seule. Elle se montre vraiment exemplaire du début à la fin du livre.
En ce qui concerne les autres personnages, j’ai beaucoup aimé Nick qui a tout de l’homme parfait. Quant à Hannah, elle m’a bien fait rire. Elle a des idées tellement folles et arrive toujours à entraîner son ami Lou dans ses plans plus excentriques les uns que les autres.
– L’homme des cavernes qui dort en moi exige que je me tienne devant un feu en plein air, des pinces carbonisées en main. Je grille donc je suis. Tu n’as pas à sponsoriser les impératifs biologiques qui me gouvernent.
Il fait apparaître un appareil photo et le met en joue.
– Dis « cheese ».
L’homo campicus avec appareil photo a fait son apparition.
J’ai aussi aimé l’histoire en elle-même. Il y a pas mal de rebondissements et le rythme est donc assez soutenu, on ne s’ennuie jamais. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre Tallulah dans ses aventures, de New York à la Caroline du Nord. J’avais vraiment hâte de savoir comment tout cela allait se finir et je n’ai vraiment pas été déçue de la fin. Je trouve que le livre se termine en beauté, il ne reste aucune question en suspend. De plus, j’ai été très très contente de la tournure que prenait les relations entre plusieurs personnages, c’est vraiment ce que j’espérais.
En bref, si la couverture et le résumé de ce livre ne sont pas très attirants, son contenu l’est beaucoup plus! J’ai adoré le personnage de Tallulah et j’ai aimé la suivre dans ses aventures. Le style de l’auteur est fluide et agréable à lire. Bon, après c’est de la chick-lit, donc ne vous attendez pas à de la grande littérature non plus. Cependant l’histoire reste rythmée du début à la fin et le dénouement est impeccable. Je vous le conseille!
Note : 16/20
L’amour est une langue qui s’apprend jeune. A défaut on reste toute sa vie un touriste hésitant et balbutiant, son lexique sous le bras.