Vous n'avez pas été sans remarquer, au cours des derniers mois, l'amour grandissant que je conçois pour Aki Shimazaki (si ce n'est pas le cas, vous avez les qualités d'observation d'une taupe et/ou vous êtes tombé sur ce post par hasard, et n'avez pas la moindre idée de ce que vous faites là. Je vous comprends, on tombe souvent sur des barges, mais bon, maintenant que vous êtes là, vous pourriez bien rester un peu?...).J'entreprends la saga suivant Le poids des secrets, et qui commence avec Mitsuba.
Le synopsis
Takashi Aoki est shôsha-man dans la société japonaise Goshima.
Refusant les rencontres arrangées que lui proposent sa famille et ses collègues, il se dévoue à son travail en attendant de croiser la route de la femme qu'il lui faut.
Il s'éprend bientôt de Yuko Tanase, une très belle jeune femme élégante et raffinée qui officie comme réceptionniste dans la société. Ils prennent le pli de se retrouver au café Mitsuba pour partager une boisson chaude et discuter.
Takashi décide un jour d'avouer ses sentiments à Yuko.
Quelque temps plus tard, il apprend qu'il va être muté à Paris, et que le fils du patron de la banque Sumida, actionnaire de Goshima, courtise Yuko.
Mon avis
Je m'arrête dans le synopsis pour ne pas tout révéler, mais de nouveau, on a affaire avec Mitsuba à un récit très réussi, dans lequel Aki Shimazaki nous entraîne dès les premiers mots dans un Japon aux codes sociaux pesants.
L'histoire de Takashi nous montre la place de l'individu dans la société au travers de son emploi qui a un pouvoir incontournable de définition, en particulier pour les hommes, de la même façon que le mariage, qui est régi par des règles strictes et constitue une étape essentielle pour progresser dans sa carrière (côté masculin) ou trouver sa place (côté féminin, puisqu'il n'y a guère d'autre alternative pour les femmes visiblement).
A certains égards, il est intéressant de se demander dans quelle mesure le cadre choisi conditionne l'issue de l'intrigue, car cette dernière pourrait être transposée dans un cadre occidental : le dénouement serait-il le même? La pression sociale peut être forte dans un pays européen (je pense ici au choix imposé à Yuko entre Takashi Aiko, qu'elle semble aimer tendrement, et le fils du patron de Sumida, qu'elle ne connaît pas, mais qui est l'héritier d'un empire économique), mais elle paraît ici écrasante.
De nouveau, au moyen d'une écriture fluide et franche, Aki Shimazaki parvient à nous impliquer immédiatement dans son roman, à rendre la suite de la lecture indispensable.
A mesure que la relation entre Yuko et Takashi évolue, on pressent une menace, l'avènement prochain d'un drame, sans pouvoir le nommer ou le préciser.
Une fois ce drame noué, la vie se poursuit, et chacun des protagonistes continue son chemin. C'est en cela sans doute que l'auteur excelle : elle parvient admirablement à nous montrer en quoi ces drames se nouent dans nos vies, mais, s'ils y sont centraux et profonds, ils n'y mettent pas pour autant un point d'arrêt. Ces épisodes, aussi importants soient-ils, restent des épisodes, qui ne dictent pas de manière définitive le sort de chacun.
Il faut des événements majeurs, par la suite, pour les rappeler à la mémoire des personnages, qui revisitent alors leur passé avec un regard différent, empreint de l'expérience depuis accumulée, des bonheurs et des malheurs éprouvés, et cette douce nostalgie des personnes âgées qui se remémorent leur histoire.
Mitsuba est, sans surprise, un nouveau succès, qui contribue à confirmer ma passion et mon enthousiasme pour Shimazaki.
Pour vous si...
Morceaux choisis
"Je m'étire en bâillant. Sur le revers de ma veste brille le badge de notre compagnie. Les gens qui le remarquent me lancent un regard de respect ou d'envie. En regardant le ciel limpide, je pense à mon père, mort voilà onze ans. Je voudrais pouvoir lui parler de mon travail. Je suis sûr qu'il serait fier de moi."
"_Tu connais le mot shamrock?
_Shamrock? Non. Qu'est-ce que ça veut dire?
_Il signifie trois feuilles en irlandais.
Elle murmure :
_Mitsuba, trèfle et shamrock..."
Note finale4/5(grave cool)
Le synopsis
Takashi Aoki est shôsha-man dans la société japonaise Goshima.
Refusant les rencontres arrangées que lui proposent sa famille et ses collègues, il se dévoue à son travail en attendant de croiser la route de la femme qu'il lui faut.
Il s'éprend bientôt de Yuko Tanase, une très belle jeune femme élégante et raffinée qui officie comme réceptionniste dans la société. Ils prennent le pli de se retrouver au café Mitsuba pour partager une boisson chaude et discuter.
Takashi décide un jour d'avouer ses sentiments à Yuko.
Quelque temps plus tard, il apprend qu'il va être muté à Paris, et que le fils du patron de la banque Sumida, actionnaire de Goshima, courtise Yuko.
Mon avis
Je m'arrête dans le synopsis pour ne pas tout révéler, mais de nouveau, on a affaire avec Mitsuba à un récit très réussi, dans lequel Aki Shimazaki nous entraîne dès les premiers mots dans un Japon aux codes sociaux pesants.
L'histoire de Takashi nous montre la place de l'individu dans la société au travers de son emploi qui a un pouvoir incontournable de définition, en particulier pour les hommes, de la même façon que le mariage, qui est régi par des règles strictes et constitue une étape essentielle pour progresser dans sa carrière (côté masculin) ou trouver sa place (côté féminin, puisqu'il n'y a guère d'autre alternative pour les femmes visiblement).
A certains égards, il est intéressant de se demander dans quelle mesure le cadre choisi conditionne l'issue de l'intrigue, car cette dernière pourrait être transposée dans un cadre occidental : le dénouement serait-il le même? La pression sociale peut être forte dans un pays européen (je pense ici au choix imposé à Yuko entre Takashi Aiko, qu'elle semble aimer tendrement, et le fils du patron de Sumida, qu'elle ne connaît pas, mais qui est l'héritier d'un empire économique), mais elle paraît ici écrasante.
De nouveau, au moyen d'une écriture fluide et franche, Aki Shimazaki parvient à nous impliquer immédiatement dans son roman, à rendre la suite de la lecture indispensable.
A mesure que la relation entre Yuko et Takashi évolue, on pressent une menace, l'avènement prochain d'un drame, sans pouvoir le nommer ou le préciser.
Une fois ce drame noué, la vie se poursuit, et chacun des protagonistes continue son chemin. C'est en cela sans doute que l'auteur excelle : elle parvient admirablement à nous montrer en quoi ces drames se nouent dans nos vies, mais, s'ils y sont centraux et profonds, ils n'y mettent pas pour autant un point d'arrêt. Ces épisodes, aussi importants soient-ils, restent des épisodes, qui ne dictent pas de manière définitive le sort de chacun.
Il faut des événements majeurs, par la suite, pour les rappeler à la mémoire des personnages, qui revisitent alors leur passé avec un regard différent, empreint de l'expérience depuis accumulée, des bonheurs et des malheurs éprouvés, et cette douce nostalgie des personnes âgées qui se remémorent leur histoire.
Mitsuba est, sans surprise, un nouveau succès, qui contribue à confirmer ma passion et mon enthousiasme pour Shimazaki.
Pour vous si...
- Vous avez été conquis par la saga Le poids des secrets
- Le monde de l'entreprise et le rapport des individus à ce monde au Japon vous fascine
Morceaux choisis
"Je m'étire en bâillant. Sur le revers de ma veste brille le badge de notre compagnie. Les gens qui le remarquent me lancent un regard de respect ou d'envie. En regardant le ciel limpide, je pense à mon père, mort voilà onze ans. Je voudrais pouvoir lui parler de mon travail. Je suis sûr qu'il serait fier de moi."
"_Tu connais le mot shamrock?
_Shamrock? Non. Qu'est-ce que ça veut dire?
_Il signifie trois feuilles en irlandais.
Elle murmure :
_Mitsuba, trèfle et shamrock..."
Note finale4/5(grave cool)