L’histoire
Le futur. Le monde est gouverné par le diktat des hommes. Les femmes qui ne se plient pas aveuglément à leur volonté doivent être « rééduquées ». À l’issue d’un discours évangélisateur psalmodié en boucle dans leur sommeil, elles sont expédiées dans l’établissement auxiliaire de conformité, une prison pour femmes en orbite au-dessus de la Terre. Ces rebelles qui rejettent les règles masculines vont ainsi découvrir les joies de la vie carcérale dans cette boîte de métal que l’on appelle « Bitch Planet. »
Mon humble avis
Vous avez certainement déjà entendu parler de ce fabuleux comics, tout d’abord parce qu’il est sorti il y a plus de deux mois, mais aussi parce que des blogueurs fantastiques en ont déjà parlé, notamment Comics pour Noob, dont je ne peux que conseiller la chronique, vu que je rejoins son avis mais avec moins d’éloquence !
Bitch Planet présente un monde dystopique où les femmes n’ont pas le droit à un seul faux pas : elles doivent entrer dans le moule et si jamais elles apparaissent comme « non conforme », elles sont écartées de la société, littéralement, puisqu’elles sont envoyées sur un satellite qui fait office de prison. Et pour être non conforme… il ne faut pas grand-chose. Parler un peu trop, ne pas correspondre à l’idéal de beauté décidé, bien entendu, par les hommes, refuser la patriarchie, prendre trop de place, ne plus plaire à son mari, etc.
Le principe de la dystopie est de créer un monde inquiétant où le danger est omniprésent, mais Bitch Planet fait bien plus que cela. Finalement, ce monde où de nombreuses femmes sont mises à la marge, est affreusement proche du nôtre. Les conséquences sont poussées à l’extrême, certes, mais le comics pointe du doigt les attentes irréalistes qui sont portées sur les femmes. C’est d’autant plus flagrant pour les personnes qui ne sont pas blanches, hétérosexuelles ou cisgenres. Je suis donc infiniment reconnaissante aux auteurs de présenter des personnages noirs, asiatiques, latinos, lesbiens ou bisexuels, etc. Même si on peut en trouver de plus en plus, les personnages féminins intéressants ne sont pas une majorité, que ce soit dans le comics ou dans la pop culture en général. Quel plaisir donc de pouvoir lire ces femmes aux caractérisations diverses !
Si je devais trouver un point « faible » à Bitch Planet, ce serait probablement son histoire un peu décousue et qui manque de fluidité dans son déroulement. Le passage d’une mini-intrigue à une autre est parfois brutal et on ne sait plus où on doit donner de la tête. Enfin, j’avais l’impression que l’histoire était très centrée sur le « sport » auquel les personnages principaux doivent jouer (une sorte de combat de gladiateurs, en téléréalité pour ravir les audiences) mais au final on en parle beaucoup pour seulement quelques pages d’action. Malgré, tout, l’histoire est un plaisir et la fin de ce premier tome montre à quel point les enjeux sont élevés : les femmes de « Bitch Planet » sont au centre du danger.
Le comics a tellement résonné chez certaines personnes, qu’elles se sont fait tatouer « NC » pour « non-conforme ».
Note : 5/5
Bitch Planet T1 de Kelly Sue DeConnick (scénario) et Valentine De Landro (dessin), Glénat, 2016, 176 pages.
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