Insoumises - Cosnava, Ruben

Par Margueritelit

1934, Espagne. Pendant la révolution des Asturies, trois femmes se mêlent aux combattants : Fé, Esperanza et Caridad. On les surnomme les Insoumises. Elles combattent pour la liberté, pour leurs idéaux, pour montrer, aussi, peut-être, qu'elles y ont autant leur place que les hommes. Elles croisent Albert Camus, sont amoureuses, fortes souvent, perdues parfois, se déchirent, se retrouvent. Chaque partie est centrée sur l'une d'elles, dans ses rapports avec les autres et à l'action, et ce n'est qu'à la fin que le lecteur possède une vision tout à fait complète de leur histoire.
J'ai beaucoup aimé ce récit, pour ces personnages de femmes surtout, pour Caridad encore plus. C'est elle qui m'a le plus intéressée et marquée, pour ses convictions, pour l'importance qu'elle accorde à l'éducation, pour ses choix.
J'ai apprécié que l'auteur se centre surtout sur les personnages, leurs relations, leurs réactions, sans se perdre dans de nombreux détails historiques et politiques (même si cet arrière-plan est bien dépeint)... ou plutôt sans m'y perdre, moi qui suis une quiche en la matière.
Je suis moins "fan" du versant graphique. Je pense simplement que tout le monde ne peut pas forcément aimer à la fois Picasso et Cézanne, c'est une question de goûts et de sensibilité personnelle, sans qu'il s'agisse nullement d'un jugement sur la qualité de l'oeuvre en elle-même. Mais même si je n'ai pas accroché à certains aspects, tels que les expressions des personnages, j'ai trouvé néanmoins que le graphisme était tout à fait en phase avec l'histoire : les tons de brun, associé au noir et blanc, sont idéaux pour illustrer ce thème de la révolution et des combats.

En réalité, j'aurais voulu lire cette histoire dans un format plus long, dans un roman, tant je me suis attachée, l'espace d'une heure ou deux, à ces trois femmes exceptionnelles. Les thèmes abordés sont nombreux, tournant autour de l'émancipation, de la liberté de choix, et j'aurais aimé qu'ils soient plus longuement développés

Merci aux Éditions du Long Bec et à Babelio, sans qui je n'aurais pu faire cette jolie découverte.