Le Testament de Marie

Le Testament de Marie

" Le Testament de Marie "

TOIBIN Colm

(Robert Laffont)

" Femme, qu'y-a-t-il entre moi et toi ? " Le Fils interroge sa Mère. Marie. A Cana. Les Evangiles revisités par Marie ? Lorsque Marc lui indique : " Il faut que tu partes avant le jour. Ils vont arrêter tous ses disciples. ", Marie lui répond : " " Je n'en fais pas partie. " Le Fils, le Christ sera bientôt crucifié. Marie n'est donc pas de ses disciples. Elle est la Mère et se revendique comme telle. Celle qui avait épousé Joseph. Au plein sens de la chose.

Le Lecteur est un mécréant. Donc insensible à la mythologie christique. Et pourtant, il s'est laissé emporter par le récit que Toibin prête à Marie. Sans aucun doute parce que cette Marie-là est d'abord et avant tout femme. Et que cette femme souffrit infiniment plus de la violence qui entoura l'arrestation puis le jugement de son Fils que de sa crucifixion. Marie n'a pas la foi, au sens où son Fils l'entend. Elle incarne les prémices d'une résistance à l'aveuglement et à la folie des hommes. Toibin (le Lecteur ignore comment placer les accents au bon endroit !) est irlandais. Difficile donc de ne pas retrouver en filigrane comme une évocation des guerres qui opposèrent catholiques et protestants, le fanatisme, l'intolérance. Ce qui nourrit aujourd'hui d'autres crimes et l'enlisement dans les barbaries toutes plus insensées les unes que les autres.