Édition : Éditions Hélène Jacob
Collection : Thrillers / Suspense
Date de parution : 08/06/2015
Genre : Thrillers / Suspense / Fantastique
Nombre de Pages : 342
Cette semaine, nous faisons un voyage à la Nouvelle-Orléans avec MAX, le sixième roman de M.I.A.
Le mal absolu existe-t-il ?
C'est l'été. Une chaleur étouffante enveloppe La Nouvelle-Orléans, à quelques jours du Satchmo SummerFest qui fait affluer les touristes. Des crimes étranges et particulièrement barbares sortent brutalement la ville de son insouciance estivale. Le vice a-t-il définitivement happé La Nouvelle-Orléans ou la source de cette violence est-elle plus profonde, plus noire, plus animale ?
Zachary, ancien flic et détective privé sur le retour, arpente chaque nuit les rues de la métropole. Parviendra-t-il à mettre fin à ce jeu macabre auquel il se retrouve involontairement mêlé ? Mais surtout... découvrira-t-il qui est vraiment Max ?
Max, un thriller fantastique inclassable qui ne vous laissera pas insensible.
Le roman est divisé en sept parties, représentants les sept jours de la semaine.
Le premier chapitre de chaque partie (sauf le dernier) est raconté à la troisième personne et présente une personne aux apparences "normales" commettre un acte horrible et cruel. Les autres chapitres sont racontés à la première personne, mais on retrouve le point de vue d'un personnage différent à chaque chapitre (comme souvent avec M.I.A). La narration en "je" permet vraiment d'être immergé dans la tête de celui qui parle et c'est vraiment très intéressant.
L'atmosphère est plutôt sombre, mystérieuse et parfois même pesante.
Zach, notre privé de circonstance, souffre d'une maladie rare que l'on va découvrir tout au long du récit et qui a gâché sa vie. Il a aussi des genres de "visions" qui ne semblent pas surnaturelles, mais qui intriguent aussi bien le personnage que le lecteur.
L'antagoniste de l'histoire agit un peu comme un maître du jeu en déplaçant ses "pions" vivants à des fins inconnues, mais plus que malsaines. C'est un personnage à la psyché très complexe et qui semble très pervers. Au fil des pages, on en vient même à se demander s'il est humain, tant il se sent supérieur aux autres, ou bien si c'est "simplement" un malade qui se prend pour Dieu. Mais il faudra attendre la fin du récit pour en avoir le coeur net.
Sur le fond, on se rend rapidement compte qu'on est sur du M.I.A, critiques de la société, réflexions sur les religions, le racisme, l'homophobie, la fin de vie et autres sujets de société, ce roman nous pose beaucoup de questions dont c'est à nous de trouver les réponses. Sur la forme, cependant, on est plutôt loin de ce qu'ils ont l'habitude de faire, avec des passages vulgaires ou crus, du sexe et de la violence, ainsi que de la narration à la première personne. Mais ce style d'écriture correspond parfaitement à l'histoire et la sert à merveille, tout en prouvant que M.I.A sait s'adapter, prendre des risques et évoluer pour ne pas nous proposer "toujours la même chose".
Je dois aussi dire que le roman regorge de notes de bas de pages très intéressantes et instructives, principalement sur la Nouvelle-Orléans, mais aussi sur d'autres sujets et c'est très agréable.
Il me semble également avoir aperçu quelques petits clins d'oeil aux opus précédents des auteurs, notamment à Rémoras, mais je me trompe peut-être.
Je ne suis absolument pas déçu par la fin de l'histoire, mais je dois dire que je m'y attendais beaucoup (Je parle ici du dénouement final et non de l'identité de l'antagoniste. Même si sa véritable identité faisait tout de même partie de mes options, elle reste surprenante et est surtout abordée de façon très originale.). Elle est cependant très réussie et je pense que j'aurais été déçu par une autre fin, tellement celle-ci est " logique ".
En général, j'écris mes chroniques tout de suite après la lecture et quelques passages au fil de ma lecture. Max ne fait pas exception à la règle, mais je me suis rendu compte, plusieurs jours plus tard, que les thèmes abordés dans le roman me revenaient souvent et que j'en parlais beaucoup autour de moi et même si ces sujets sont abordés de façon plutôt "extrémiste", ils poussent vraiment à réfléchir et à se poser des questions. Je ne m'en étais pas rendu compte tout de suite, mais je pense qu'on ne ressort pas "indemne" de la lecture de Max.
En bref, j'ai beaucoup aimé ce roman, qui une nouvelle fois fait beaucoup réfléchir (c'est une habitude avec les romans de M.I.A), qui possède une vraie ambiance et où le suspens est présent du début à la fin et avec lequel j'ai passé un très agréable moment, regrettant même de devoir le terminer. Le seul défaut est que la fin ne m'a pas surprise malgré son originalité (j'ai par contre adoré la phrase finale, faisant référence à la toute première phrase du roman).
J'aime énormément la couverture de MAX, elle reste simple, mais percutante.
Plus de 10 % de la population mondiale est atteinte, mais la majorité des personnes souffrantes n'ont pas la moindre idée de ce qui leur arrive. Problèmes circulatoires chez les adultes et hyperactivité chez les gamins, voilà les diagnostics qu'on colle à la plupart des gens, faute de savoir ce qu'ils ont.
J'aime tous les Hommes, sans distinction, surtout quand ils brûlent !
L'Homme est bien l'unique créature de cette planète capable - et très capable ! - de tout anéantir, y compris sa propre espèce !
Un homme politique est par définition d'une intelligence très limitée, car il doit se montrer malléable et ne jamais résister à ses maîtres. Et surtout, il faut qu'il soit totalement dépourvu de morale. Son unique objectif doit être le pouvoir et ce qui va avec - les femmes et les courbettes, pour faire simple -, mais il ne doit jamais se rendre compte qu'il n'a aucun réel pouvoir, qu'il ne commande rien et ne fait qu'obéir, comme un bon chien à qui on a pris le soin d'enlever les dents, au cas où...
Qu'on se le dise, Dieu est un pervers !
Et pour ceux qui ne me croiraient pas, je vais le prouver.
[...]
le moustique ! [...]
Il a tué, tue et tuera toujours bien plus que tous les loups du monde. Quel cadeau à tes précieuses créatures adorées ! Comme si cette chaleur insupportable n'était pas suffisante, il fallait en plus que tu nous fasses vivre en permanence au milieu de cette plaie impossible à combattre. Même moi, ils me dévorent sans la moindre pitié. J'en écrase un et tu m'en envoies dix.
Et les scientifiques - ces humains un peu moins débiles que la moyenne - s'escriment à prouver que oui, le moustique est nécessaire. Il aide à réguler les populations mammifères, il nourrit tel animal, j'en passe et des meilleures. Et chaque étude attestant son intérêt est détruite par une autre montrant leur vraie essence : des nuisibles absolument inutiles !