Indiana Jones à la rencontre du Da Vinci code

Par Mathieu Van Overstraeten @matvano

L’héritage du Diable tome 4: L’apocalypse (Jérôme Félix – Paul Gastine – Editions Grand Angle)

Le mystère de Rennes-le-Château va-t-il enfin être dévoilé? Tous ceux qui suivent la série « L’héritage du Diable » depuis la parution du premier tome il y a sept ans brûlent de le savoir. Première bonne nouvelle pour eux: leur attente touche à sa fin puisque « L’apocalypse », le quatrième et dernier tome de cette série historico-fantastique dont l’action se situe juste avant la Seconde guerre mondiale, vient de paraître. Deuxième bonne nouvelle: le dénouement de cette saga est pour le moins inattendu et ne devrait pas les laisser sur leur faim! Pour rappel, tout est parti d’un tableau de Nicolas Poussin peint en 1638 sur lequel Constant, le héros de la série, croît reconnaître Juliette, la jeune fille avec qui il a passé une nuit d’amour mémorable quelques années plus tôt avant qu’elle ne disparaisse au petit matin. Depuis lors, elle hante ses jours et ses nuits. Mais comment se peut-il qu’une femme qu’il a croisé dans les années 1930 se retrouve sur une peinture du XVIIème siècle? Pour le découvrir, Constant décide de mener l’enquête, avec l’aide de son ami Maurice, mais aussi de la jolie voleuse Diane, bien décidée à lui faire oublier Juliette. Leur enquête va mener les trois compères jusqu’à Rennes-le-Château, un petit village situé dans l’Aude. En effet, c’est là qu’a été construit le tombeau que désigne Juliette sur le tableau de Poussin. Et c’est dans ce tombeau que le pape Clément V aurait invoqué le Diable en 1306 afin d’en acquérir les pouvoirs. Le problème pour Constant, Maurice et Diane, c’est qu’ils sont loin d’être les seuls à vouloir percer le mystère de Rennes-le-Château. La cantatrice Emma Calvé, aidée par les nazis, cherche elle aussi à trouver le moyen de réveiller le Diable tandis que dans le même temps, l’abbé Boudet cherche à l’inverse à éviter le déclenchement de la Seconde guerre mondiale avec l’aide de Juliette. Sans oublier les énigmatiques Rosicruciens, des religieux aux masques d’or dont on ne connaît pas les véritables motivations, mais qui cherchent eux aussi à percer le mystère du pentacle de Rennes-le-Château. Mais ce fameux pentacle sert-il réellement à invoquer le Diable ou n’est-ce qu’une mise en scène destinée à détourner les curieux de la véritable porte des enfers?

De l’aventure avec un grand A, dans laquelle on retrouve des nazis et des pouvoirs ésotériques, ça ne vous rappelle rien? Indiana Jones, bien sûr! Le dessinateur Paul Gastine et le scénariste Jérôme Félix reconnaissent qu’ils ont pensé aux films de Steven Spielberg lorsqu’ils ont démarré la série « L’héritage du Diable », dont certains éléments rappellent aussi le « Da Vinci code ». Jérôme Félix précise néanmoins qu’il a voulu s’éloigner un peu de ces références pour la conclusion de la saga. « Les deux premiers volumes sont très Indiana Jones », reconnaît-il. « Mais dans le tome 3, tout change! L’histoire s’assombrit, l’ésotérisme s’intensifie. Nous voulions vraiment que le récit prenne une direction inattendue. D’une simple aventure, on passe à un complot destiné à changer la face du monde! » Le scénariste se réjouit particulièrement d’avoir trouvé une conclusion étonnante à la série. « Tous ceux qui l’ont lue avant sa publication ne s’y attendaient pas. C’est plutôt bon signe », souligne-t-il. Que faut-il penser de la saga « L’héritage du Diable »? Sans révolutionner le genre, on peut dire qu’elle constitue un excellent divertissement à l’ancienne, avec beaucoup d’action et de rebondissements. On passe donc un bon moment, comme quand on regarde un « Indiana Jones ». Une réussite qui tient au scénario bien sûr, mais aussi au dessin classique et très efficace du jeune Paul Gastine. Découvert par Jérôme Félix dans le cadre d’un atelier alors qu’il n’avait que quinze ans, celui-ci réussit avec brio ses débuts dans la BD avec cette première série. Continuera-t-il dans la même voie pour sa deuxième série? On a hâte de le découvrir.