Résumé :
« Alice a un don. Les liens entre les individus lui apparaissent sous forme de fils lumineux. Un phénomène inexplicable qu’elle a appris à dissimuler… et à utiliser pour démasquer les hommes infidèles et venger les femmes trompées. Mais au fond, Alice aspire à retrouver une vie «normale», celle du bureau, des collègues et des relations simples. Son nouveau job dans un cabinet de recrutement semble lui offrir tout cela, et plus encore.
Parmi les personnalités variées qui cohabitent dans l’open space, elle rencontre Raphaël, chasseur de têtes et de cœurs, un homme inaccessible qui ne la laisse pas indifférente. Le seul dont Alice n’arrive pas à percevoir les liens. »
Mon avis :
Lorsque j’ai commencé à lire Ce qui nous lie de Samantha Bailly, je ne savais pas que ce livre avait fait un carton et que l’auteure était encensée par les lecteurs et les critiques. Etant donné que le début ne m’avait pas vraiment emballé, je me suis dit que la suite me réservait de nombreuses surprises et que cette lecture allait devenir de plus en plus intéressante. Sauf que…
Ce livre est comme un journal intime, rédigé par la protagoniste : Alice Duval. Au premier abord, on pourrait croire que cette jeune femme est tout à fait banale. Mais, en réalité, elle possède un don. En effet, elle est capable de voir les connexions sentimentales qu’il existe entre les gens, grâce à des filaments argentés plus ou moins épais. Ces fils sont bien évidemment immatériels, ils n’existent que dans son esprit. Si peu de gens trouveraient une utilité à cette faculté particulière, Alice elle s’en sert pour piéger les hommes infidèles. Pendant près d’un an, elle s’est entièrement consacrée à cette « mission ». Cependant, il arrive un jour où la jeune femme veut retrouver une certaine stabilité (en plus d’une source de revenu) et elle recommence donc à travailler, dans une entreprise du nom de Linker. Là-bas elle fait la connaissance de plusieurs personnes avec qui elle va devenir amie comme Sonia, Shamin, Seb ou Romain. Mais il y a un homme qui va l’intriguer : son manager Raphaël. Pourquoi ? Eh bien parce qu’elle est incapable de voir ses liens, ses connexions sentimentales. Cet homme étant fiancé, elle a du mal à croire qu’il n’a aucune attache. Alice se lance alors dans une nouvelle quête qui se révélera aussi inattendue que désastreuse…
Les relations humaines n’ont pas de secret pour moi ; elles m’apparaissent.
C’est mon don.
Ou ma malédiction.
Je n’ai pas réussi à me plonger dans ce livre. Beaucoup d’éléments m’ont rendus cette lecture plutôt désagréable et c’est bien dommage car, selon moi, le don d’Alice avait un sacré potentiel. Je ne dis pas que tout est mauvais dans ce livre, je ne me le permettrais pas. J’ai aimé certains des personnages et j’ai apprécié certains rebondissements. Mais en général, cette lecture a été une grande déception pour moi.
Mon plus gros problème a été que je n’ai pas apprécié le personnage principal. J’ai eu beaucoup de mal avec Alice. Dès le début je l’ai trouvé très agaçante. Je n’ai ressentie aucune empathie à son égard et encore moins de la pitié. Pourtant, on apprend tout au fil du livre qu’elle a traversé de nombreuses épreuves, plus douloureuses les unes que les autres. Mais justement, c’est ça le problème. On dirait qu’elle le fait exprès de se mettre dans des situations inextricables pour ensuite aller s’effondrer dans les bras de ses plus fidèles amis comme Jonathan ou Morgan. C’est comme si elle se sentait mal dès qu’elle n’était plus le centre du monde… Généralement, le fait qu’un livre soit écrit à la première personne le rend encore plus intéressant et plus vivant. Mais quand on n’apprécie pas la personne qui nous raconte son histoire, c’est assez compliqué de s’y intéresser.
Mon second problème a été, encore une fois, relatif à Alice. Elle multiplie les conquêtes avec des hommes qui présentent tous le même profil mais s’étonne toujours du résultat final. C’est très (trop ?) cliché. D’ailleurs cette fille est un cliché ambulant. Elle est l’héroïne en mal d’amour mais en même temps elle a un meilleur ami duquel elle est trop proche et qui a probablement des sentiments pour elle. Ses parents ne s’occupent pas d’elle, ses grands-parents, eux, sont décédés. La protagoniste de ce livre est trop stéréotypée et ça m’a vraiment déplu, du début à la fin.
Pour en finir avec Alice, il est indispensable de parler de son don. Elle peut voir les liens qui unit chaque être humain aux autres et, même si c’est loin d’être le sixième sens convoité par la majorité d’entre nous, cela reste un don, quelque chose qui fait d’elle une personne unique. C’est ce don qui fait que ce livre existe. Et pourtant je trouve qu’il n’a pas une si grande importance. Parfois on a même l’impression qu’il n’est plus là : Alice rencontre de nouvelles personnes, nous les décrit, mais ne nous parle pas de leurs liens… C’est dommage car cette faculté est l’essence même du livre et elle est sous-exploitée.
En ce qui concerne les autres personnages, je les ai trouvé, en majorité, beaucoup plus sympathiques. Romain est aussi attachant que désespérant, il m’a bien fait rire! Quant à Shamin, elle est plus en retrait au début qu’à la fin. On apprend doucement à la connaître et au final je l’ai trouvé adorable. Je crois que c’est elle, mon personnage favori dans ce livre. Passons à Seb. Je crois que tout le monde connaît ce genre de garçon, au charme ravageur, mais avec qui il vaut mieux être amie qu’amante. Au fil de l’histoire, on apprend à le connaître et on se rend compte qu’il est plus qu’un Dom Juan incorrigible, il est un ami loyal sur lequel Alice pourra toujours se reposer et cela lui donne un petit côté attachant. En ce qui concerne Raphaël, je n’ai pas grand chose à dire car je n’ai pas cerné son personnage. Il est trop énigmatique et mes questions n’ont pas trouvé de réponses lors de la conclusion de cette histoire. Il en est de même pour Jonathan. On entend beaucoup parler de lui mais au final je n’ai pas compris grand chose à sa relation avec Alice. Quant à Morgan, j’ai été surprise quand j’ai découvert qui il était parce qu’il n’est pas présenté comme tel au début…
Depuis plus d’un an, voilà ce que je fais de ma vie. Voilà qui je suis. Une déterreuse de tromperies. Je plonge les mains dans les secrets pour les tirer à la lumière du jour. Et pour cela, je dois en devenir un à mon tour.
Concernant maintenant la plume de l’auteur, mon avis est plutôt mitigé. Par moment, j’ai vraiment été transportée par son style d’écriture, par la façon dont elle décrivait les sentiments d’Alice mais il est aussi arrivé que je décroche totalement et que je m’y reprenne à 3 fois pour comprendre l’utilité d’un paragraphe.
Lorsque Alice nous parle de sa grand-mère, atteinte d’Alzheimer, j’ai vraiment été bouleversée. Cela est, certes, lié à mon histoire personnelle mais je pense que n’importe qui serait ému en lisant ce passage car il décrit à la perfection ce qu’on peut ressentir face à une personne atteinte de cette maladie.
J’ai également apprécié les retours dans le passé car ils sont explicites. Il y a bien écrit « Passé » ainsi qu’une date, donc on ne s’y perd pas lors de notre lecture. De plus ils nous permettent de comprendre certaines choses sur l’histoire d’Alice. En revanche, à partir d’un certains moment les retours dans le passé laissent place à des voyages dans le futur, et là je n’y ai trouvé aucun intérêt. Si on sait déjà ce qui va se passer, quelle est l’utilité de revenir dans le présent ?
Il y a également une petite chose qui m’a dérangée dans le style de l’auteur : les phrases très courtes, parfois se réduisant à un mot, ou n’ayant pas de verbes conjugués. Je trouve que cela casse un peu le rythme du livre.
En bref, cela faisait un petit bout de temps que je n’avais pas été confrontée à une protagoniste que je ne supportais pas. J’ai eu beaucoup de mal avec Alice et avec son histoire ce qui a rendu ma lecture décevante malgré la présence d’autres personnages plus sympathiques. Quant au style de l’auteur il ne m’a pas entièrement convaincue.
Note : 10/20
« Quand même, papi est parti depuis longtemps. Il faut qu’il revienne. »
Il n’est plus de ce monde depuis plusieurs années. Inutile de te le rappeler. Faire comme si de rien n’était. Le temps est aboli dans ton esprit. Tout semble confus. L’instant que nous venons de partager n’existe plus. Il est englouti dans les limbes de ta mémoire défaillante, de ta mémoire déréglée.